Maternité : La mortalité liée à la grossesse passe de 782 en 2011 à 467 pour 100 000 naissances vivantes sur la période 2012-2018

Les principales causes obstétricales directes sont les hémorragies, la dystocie, la prééclampsie/l’éclampsie et les infections du post-partum, rapporte la quatrième enquête sur la disponibilité des contraceptifs modernes et des produits vitaux de santé maternelle dans les points de prestation de services au Cameroun réalisée en 2020.

Au Cameroun, la mortalité liée à la grossesse est passée de 511 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes sur la période 1991-1998 à 669 sur la période 1997-2004, pour culminer à 782 sur la période 2004-2011 avant de retomber à 467 sur la période 2012-2018. Ces données ont été recensées dans la quatrième enquête sur la disponibilité des contraceptifs modernes et des produits vitaux de santé maternelle dans les points de prestation de services au Cameroun réalisée du 7 septembre au 6 octobre 2020 par l’Institut national de la statistique (INS).

La variation haussière de la mortalité liée à la grossesse sur les trois premières périodes serait en partie imputable au faible taux d’accouchements assistés par un personnel de santé formé (63,6% en 2011), à la faible accessibilité financière et géographique aux services de soins notamment les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU). Le pays dispose en effet, 0,61 formation sanitaire (FOSA) en soins obstétricaux et néonataux d’urgence complets (SONUC) pour 500 000 habitants, selon l’évaluation rapide des SONU de 2015, au lieu de 1 Fosa Sonuc pour 500 000 habitants.

En outre, relève l’INS dans ce rapport publié le 30 août 2021, la faible disponibilité des médicaments essentiels et produits sanguins, notamment le sulfate de magnésium, la faible prévalence contraceptive moderne, ainsi que la forte prévalence du VIH chez la femme pourraient également expliquer cette évolution. En effet, cette étude constate la non disponibilité des médicaments vitaux de santé maternelle dans 13% des 283 FOSA qui ont été effectivement enquêtées, offrant les soins maternels.

Pour ce qui est de la mortalité maternelle, qui est un nouvel indicateur de référence, elle est estimée à 406 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes sur la période 2012-2018. Les causes de décès maternels sont 75% directes et 25% indirectes. Les principales causes obstétricales directes sont les hémorragies, la dystocie, la prééclampsie/l’éclampsie et les infections du post-partum. Les principales causes indirectes sont le paludisme, l’anémie, le VIH/SIDA et l’hépatite.

Les divers efforts entrepris depuis quelques décennies par différents acteurs de la lutte contre la mortalité maternelle ont abouti à infléchir la mortalité liée à la grossesse pour la ramener à 467 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes sur la période 2012-2018. Cependant le pays a fait  des efforts à faire pour atteindre les Objectifs pour le Développement Durable (ODD), qui vise à faire passer le rapport mondial de mortalité maternelle en-dessous de 70 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030.

Ces efforts permettront également de réduire le taux de mortalité néonatale qui reste toujours inquiétant. Il est passé de 31‰ sur la période 2006-2011 à 28‰ sur la période 2013- 2018. Le taux de mortalité infantile est quant à lui passé de 62‰ sur la période 2006-2011 à 48‰ sur la période 2013-2018.  Les régions du Nord et de l’Extrême-Nord sont les plus touchées.

Marie Louise MAMGUE

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