Contrairement à ce qui circule depuis de son décès, l’Archevêque Emérite de Douala n’a pas rendu l’âme à la polyclinique Idimed et la vidéo de la dépouille du prélat abondamment relayée par la même occasion, n’a pas été faite par le personnel soignant de cet établissement hospitalier qui n’a jamais été interpellé à cet effet.

Dans la nuit de vendredi 2avril à samedi 03 du même mois, le Cardinal Tumi, Archevêque Emérite de Douala rendait l’âme. Quelques heures après que son décès soit rendu public officiellement, des images du prélat décédé faisaient le tour des réseaux sociaux. Notamment sur Facebook et sur WhatsApp- aussi bien dans les groupes privés que professionnels.

Ladite vidéo montre l’homme de Dieu inerte, les yeux clos et couché sur un lit dans une chambre. Autour de lui, des hommes s’activent à mieux installer son corps sans vie, en attendant qu’il soit transporté dans une morgue. Quelque temps après la diffusion de ces images qui ont suscité un tollé, une nouvelle faisant état de l’arrestation des membres du personnel soignant de la polyclinique Idimed devenait tout aussi virale que la vidéo elle-même. Entre autres publications faites à ce sujet, celle de « Le courrier du Cameroun ». Qui, sur sa page Facebook a écrit : « Dernière heure / Après le décès de Christian Tumi : Des infirmières de la clinique IDIMED aux arrêts pour avoir filmé et diffusé sur les réseaux sociaux les images de la dépouille mortuaire de l’illustre cardinal ». Mis en ligne samedi 3 avril à 13h 02, le post enregistrait jusqu’à lundi dernier, 77 commentaires, 58 commentaires et 26 partages.

Rendu à la Polyclinique Idimed sis à la rue Koloko à Bonapriso à Douala lundi 4 avril dernier, le Dr Rodolphe Fonkoua qui reçoit le reporter dément la nouvelle d’une quelconque implication du personnel soignant de cet hôpital dans l’enregistrement de la vidéo en circulation depuis samedi. « Le Cardinal Tumi n’est pas décédé ici. Et donc, la vidéo de son corps à laquelle vous faites allusion n’a pas pu être réalisée ici. Puisque tout part du lieu où il est décédé. N’étant pas décédé ici, la vidéo par la même occasion ne peut pas être l’œuvre de notre personnel. Je condamne d’ailleurs avec la dernière énergie ce qui s’est passé », dément formellement le médecin-chef.

Malheureuse scène

Il poursuit, « Celui qui a fait cette vidéo est connu. Il n’est pas de cet hôpital. Le respect du patient même décédé est le b.a.-ba de notre métier. C’est pour cela que j’encourage les patients à connaître leurs droits… ».  Du coup, affirme le Dr Rodolphe Fonkoua, aucun élément du personnel de la polyclinique Idimed n’est aux arrêts comme cela a circulé.

Joint au téléphone par Data Cameroon, l’abbé Christian Tchouani, affirme que le Cardinal est décédé à l’évêché. Même son de cloche pour l’abbé Etienne Bakaba. « La scène qui a malheureusement été mise sur la scène publique se déroule à l’évêché (…) L’infirmier qui fait la vidéo c’est quelqu’un qui est connu dans nos institutions sanitaires parce qu’il s’est suffisamment occupé de plusieurs prêtres malades », a fait savoir le vicaire de la paroisse Sacré-Cœur de Ndogpassi II sur le plateau d’Equinoxe soir, programme dédié ce samedi-là au désormais défunt Cardinal, sur les antennes de Equinoxe Tv.

Celui qui est par ailleurs le directeur adjoint du journal « L’Effort Camerounais » est revenu au cours de ce programme télévisé, sur les circonstances du décès du Cardinal Tumi. De son vrai nom Christian Wiyghan Tumi, celui qui fût entre autres évêque de Yagoua, tire sa révérence à l’âge de 91 ans (né le 15 octobre 1930). L’originaire de Kikaikelaki à Kumbo, département de Bui dans la région du Nord-Ouest s’est surtout fait entendre ces dernières années pour son implication dans la résolution de la crise anglophone. Son décès survient quelques jours après la mise sur pied d’une coalition des partis politiques de l’opposition visant la révision du code électoral.

Marthe NDIANG