Nord : Recours aux solutions locales pour lutter contre le paludisme

Recours aux solutions locales pour lutter contre le paludisme au Nord
Dans le but de concevoir des spots et microprogrammes de promotion des interventions de routine pour la lutte contre cette maladie, les radios locales vont être mises à dispositions . Des médecins préconisent aussi la prise en compte des spécificités socio-culturelles.
67,6% des cas de paludisme pris en charge dans les formations sanitaires du Nord en 2023, relevaient du paludisme sévère, révèle le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie. Et d’après le Minsanté, le nombre de cas de paludisme enregistré dans cette région était de 98,3% pour 1000 habitants, avec 42,8% du taux d’incidence et 9,7% du taux de morbidité.
Soit exactement 9.053 décès dus à cette maladie sur près de 3 millions de décès, toutes causes confondues. Il se dégage que dans cette région, les cas de paludisme sont bien au-dessus de la moyenne nationale qui est de 28 % tel que rapporté dans le Bulletin épidémiologique du Cameroun 2023.
La malaria continue donc de sévir dans cette région et pourtant le Programme national de lutte contre le paludisme (Psnlp), vise un Cameroun exempt de paludisme à l’horizon 2028.
Pour agir face à cette maladie où les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes restent les principales cibles, le Groupe technique régional de lutte contre le paludisme dans le Nord (Gtrlp), a opté d’élaborer du contenu informatif en français, en anglais et surtout dans les langues locales.
Les messages produits et diffusés vont porter sur : l’installation, la bonne utilisation et l’entretien de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action (Milda) ; l’hygiène et l’assainissement de l’environnement et du milieu de vie ; la prise du traitement préventif intermittent (Tpig) par la femme enceinte, et du traitement préventif intermittent (Tpin) par le nourrisson ; la prise en charge gratuite du paludisme dans les formations sanitaires ; les tests de diagnostics rapides et la prise en charge du paludisme en communauté par les Agents de santé communautaires polyvalents (Ascp).
« Cette sensibilisation est très importante parce qu’il y a beaucoup d’ignorance et de négligence dans la lutte contre le paludisme dans la région. Les moustiquaires sont constamment distribuées mais malheureusement elles servent à d’autres fins ici », témoigne une source au Gtrlp.
A ce facteur, cette source ajoute aussi l’accès limité aux soins prénataux (un nombre important de femmes enceintes ne bénéficient pas du traitement préventif intermittent); le recours tardif aux soins (de nombreuses familles attendent que la maladie soit avancée avant de consulter un professionnel de santé) et les résistances aux insecticides . « Une lutte efficace contre le paludisme dans cette région du pays passe par la prise en compte des spécificités socio-culturelles de cette région du pays », relativise Dr Paul Tassé, médecin généraliste.
Mélanie Ambombo







