Est : L’élevage des hannetons, un investissement rentable
L’élevage des hannetons à l’Est
Avec 100 femelles et 100 mâles, un éleveur peut facilement gagner plus de 100 000 F Cfa à chaque cycle de production de 25 à 30 jours .
Au milieu d’une dizaine de femmes regroupées au marché Ndoumbi à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, ce vendredi 11 août 2023, Anicet Zok vendeur des hannetons encore appelés vers blancs est submergé par les commandes des clientes. Il vend un verre de vers blancs à 2500 F Cfa pour une vingtaine de sujets.
Titulaire d’un Baccalauréat D en poche, ce jeune de 21 ans a arrêté ses études en 2020 faute de moyens. « J’ai vite compris que l’entrepreneuriat était mieux que d’attendre les concours de la fonction publique . C’est ainsi que je me suis formé en élevage des vers blancs, et cette activité me permet de gagner aisément ma vie », explique le jeune homme.
Au quartier Toungou toujours à Bertoua, Angèle Bayina, malgré son statut de fonctionnaire, pratique aussi l’élevage des hannetons dans un coin de sa concession. « Ayant suivi des formations dans le domaine à Yaoundé, j’ai commencé l’élevage des hannetons en 2019, lorsque j’ai été affecté à l’Est. Avec un capital de 50 000 F Cfa, j’ai acheté trois bacs (gamelles) à 15 000 F CFa, la paille à 5000 F Cfa et 15 couples reproducteurs à 30 000 F Cfa », explique-t-elle.
Selon les éleveurs, les bénéfices liés à la vente de ces insectes sont importants . « L’élevage des hannetons est une activité très lucrative. J’écoule mes produits dans les hôtels et les restaurants à raison de 10 000 F CFa le kilogramme », affirme Angèle Bayina. Comme elle, bon nombre d’éleveurs rencontrés disent réaliser des recettes qui oscillent entre 120 000 et 150 000 F Cfa par mois.
Face à la demande croissante sur le marché, la Communauté des soldats du développement intégral de l’homme (Cosodih) , une organisation de la société civile basée à Bertoua organise depuis un mois des sessions de formations sur les techniques de production des hannetons hors forêt. « Nous avons déjà formé 15 éleveurs qui sont activité », explique Dr Éloïs Aaron Esdras, président exécutif national du Cosodih.
Selon cet Expert-chercheur et formateur dans le domaine, « pour démarrer cette activité, le coût de l’investissement de départ n’est pas assez élevé. Les charges d’élevage sont également négligeables et la production peut se pratiquer partout même dans votre chambre. Vous n’avez pas besoin d’attendre 3 ou 6 mois avant d’avoir le résultat. Avec 100 femelles et 100 mâles seulement, un éleveur peut gagner plus de 100 000 F Cfa à chaque cycle de production de 25 à 30 jours » . Pour accroitre la production et développer ce secteur d’activité, Dr Éloïs Aaron Esdras envisage de mettre sur pied une coopérative de production, de transformation et de commercialisation des hannetons à l’Est.
Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est
