Education : La société civile propose des enseignements sur la paix

Pour faire face à l’éducation en situation d’urgence, la Cameroon Education For All Network recommande au gouvernement de faire une révision des programmes et d’y introduire l’éducation à la paix, à la préservation de la paix et même la reconstitution de la paix après les conflits.

Dans l’Extrême-Nord Cameroun, le conflit contre Boko Haram a provoqué plus de 271 000 déplacés internes avec plus de 400 000 enfants en âge scolaire en besoin d’assistance, selon le Rapport d’Etat sur le système éducatif national (Resen), 2020-2030. Et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso), le rapport du 12 février 2024 du Bureau de coordination des actions humanitaires de l’Onu (Ocha) révèle qu’au cours de cette année scolaire, 246 354 enfants n’ont pas pu avoir accès à l’école du fait de la crise socio-politique qui y sévit depuis 2016.

Des crises qui selon l’Unesco, sont l’un des facteurs qui font obstruction à la paix et au droit à l’éducation. Convaincu du fait qu’avec ces crises sécuritaires multiformes, l’éducation au Cameroun est en situation d’urgence, la Cameroon Education For All Network (CEFAN), une coalition des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de l’éducation, a profité le 29 février 2024 dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’Education 2024, pour proposer des actions afin que les enfants puissent continuer d’aller à l’école même pendant les crises.

Persuadé du fait qu’une paix durable doit-être construite par l’éducation, à partir de l’enfance jusqu’à l’âge adulte et que les nombreuses crises enregistrées au Cameroun avec pour conséquences les fermetures d’écoles, les assassinats, sont causées par un manque d’éducation à la paix, le CEFAN propose que les curricula de formation soient révisés.  Ceci de telle sorte qu’on puisse introduire dans les programmes de formation, l’éducation à la paix, à la préservation de la paix et même la reconstitution de la paix après les conflits.  « Il est question de commencer par le primaire et à chaque niveau, on saura spécifiquement quel type de discours adresser aux enfants parce que si on va leur tenir ces discours quand ils sont déjà matures, les dégâts auront déjà été fait au niveau de la psychologie », explique Emanuel Mbassi, membre d’honneur du CEFAN.

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Au niveau du gouvernement des actions sont prises, reconnait cette coalition de la société civile. On a par exemple intégré dans le Resen, les politiques publiques en liens avec cette problématique. Même la Documentation de stratégie du secteur de l’éducation et de la formation (Dssef) en fait cas. Sans oublier que le Cameroun a ratifié le Safe Schools Declaration. Cependant, beaucoup reste à parfaire pour espérer résoudre tous les problèmes de ce secteur. Le CEFAN estime donc qu’une résolution des crises dans le secteur de l’éducation passe par des financements conséquents. « Malgré les engagements pris par le gouvernement de consacrer au moins 18,57% du budget national à l’éducation, nous sommes encore autour de 15%. D’où notre plaidoyer portant sur l’augmentation du budget de l’éducation au Cameroun », soutient Olivier Tankeu, Chargé des Programmes au CEFAN.

Mélanie Ambombo

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