Filière avicole : Des pathologies détectées menacent le secteur aviaire
Des pathologies détectées qui menacent la Filière avicole
La maladie de Newcastle et typhose aviaire sont présentes dans les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et Ouest . Présentées par des vétérinaires comme des épizooties à faible risque de transmission pour l’Homme, elles peuvent néanmoins entrainer de grosses pertes économiques selon ces professionnels de la santé animale.
Des cas de maladie de Newcastle encore connue sous l’appellation de peste aviaire et de Typhose aviaire ont été détectés dans les régions du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et de l’Ouest, rapporte l’alerte sanitaire de la semaine 14 (début du mois d’avril) de l’année 2024 de l’Observatoire national de la santé publique (Onsp).
Ces pathologies qui affectent les oiseaux notamment la volaille domestique ont été localisé à Ntambeng et Mezam, Sabongari et Donga Matung dans la région du Nord-Ouest pour ce qui est de la peste aviaire. Alors que la typhose aviaire a été localisée à Nken et Mezam dans le Nord-Ouest, à Poumougne dans le Koung-Khi à l’Ouest et à Mokundang, Fako et Idenau dans le Sud-Ouest.
Présentes dans les élevages et différentes de la grippe aviaire, elles sont des maladies épizootiques avec un faible risque de transmission à l’Homme, explique le Dr Raoul Olinga, vétérinaire . Il nuance en ajoutant que chez l’Homme, ces maladies peuvent provoquer des affections généralement très bénignes. « Dans ce cas, l’aspect alarmant de ces pathologies aviaires résident sur le plan économique car les éleveurs peuvent tout perdre à cause des germes qui se propagent rapidement », ponctue Dr Raoul Olinga. Une menace économique à prendre au sérieux car l’Ouest, avec près de 80% de production des besoins aviaires du pays selon la GIZ, est touché par l’une de ces maladies.
« Nous sommes habitués aux maladies de la volaille sans réellement connaître les noms de ces pathologies, nous parvenons à les distinguer par les signes cliniques qui s’illustrent par le hérissement des plumes, les yeux enflées, les selles souvent accompagnées de diarrhée blanche, marrone ou sanglante. Dans l’immédiat, nous donnons à tout l’élevage des médicaments achetés en pharmacies vétérinaires . Et pour prévenir toute éventuelle irruption de ces maladies, une fois à l’acquisition des poussins, nous leur donnons le vaccin et la vitamine que nous mettons dans de l’eau après les avoir assoiffés pendant près de deux heures », explique Paul Kamga, un éleveur de la région de l’Ouest joint au téléphone. Un autre éleveur, Geremi Biwolé, contacté dans la région du Centre admet que les pertes issues de ces maladies sont énormes . « La première fois que j’ai été confrontée à ces pathologies j’ai perdu plus de 200 poulets sur les 500 que j’avais. Au-delà de la mort des bêtes, nous perdons aussi énormément dans la production des œufs. Ces maladies ne sont pas une nouveauté. Nous apprenons tout simplement à vivre avec et à les éviter »
En tant que spécialité de la santé animale, le vétérinaire Dr Moctar Yokoya recommande aux éleveurs de faire régulièrement vacciner leurs volailles et de mettre en place des mesures de biosécurité qui empêcheront l’incursion de ces maladies dans leurs élevages . Il s’agit entre autres de faire vacciner les poussins dans les couvoirs ou une fois arrivés dans leurs élevages conformément au calendrier vaccinal mis à leur disposition.
Au ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), une source ayant requis l’anonymat reconnaît la présence constante de ces pathologies dans les élevages. Elle prescrit aux éleveurs, une surveillance telle que prévue par le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (Omsa). Pour faire face à la maladie, elle préconise l’isolement ou la mise en quarantaine du poulailler contaminé, l’abattage de tous les oiseaux infectés, le nettoyage et désinfection des locaux, entre autres.
A noter que la maladie de Newcastle est causée par un virus appartenant à la famille des paramyxoviridae. Elle se manifeste généralement par des signes respiratoires . Le tableau le plus Clinique peut-être dominé par un abattement ou des diarrhées. Elle se manifeste par des symptômes qui apparaissent deux à 12 jours après exposition.
Pour sa part, la typhose aviaire, est plus souvent observée chez les poulets et dindes en période de croissance ou en âge adultes. Elle est souvent caractérisée par une propagation rapide avec une morbidité élevée et une mortalité aiguë.
Mélanie Ambombo
