Paludisme : le Cameroun enregistre un gap financier de plus de 186 milliards Fcfa
Lutte contre le paludisme. La moustiquaire, le meilleur allié. ©Minsante

Le Cameroun enregistre un gap financier de plus de 186 milliards Fcfa pour le paludisme

Cette insuffisance de fonds pour la période 2024-2028, est selon une source anonyme interrogée au Programme national de lutte contre le paludisme causé par la baisse des subventions octroyées par le Fonds mondial Paludisme au Cameroun.

Sur les 336 milliards de F Cfa attendus pour la mise en œuvre du 6e Plan stratégique national de lutte contre le paludisme, seulement 149 milliards F Cfa sont mobilisés à ce jour, rapporte le ministre de la Sante publique (Minsante), le Dr Manaouda Malachie Paludisme au Cameroun. Un gap financier pour la lutte contre cette maladie pour la période 2024-2028 qui se chiffre à plus de 186 milliards de F Cfa, représentant 55 % des besoins exprimés, relève le Minsanté.

« L’analyse de ces données chiffrées et le volume du gap à combler soulignent la nécessité de poursuivre la mobilisation des financements, aussi bien au niveau local qu’auprès de nos partenaires » a déclaré Manaouda Malachie lors de la célébration le 25 avril 2024 de la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Un gab financier qu’une source anonyme au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) explique : « à cause de certains soupçons de distraction des fonds alloués pour la lutte contre la malaria, le Fonds mondial a diminué les subventions ».

Cette insuffisance des financements pourrait freiner la lutte contre le paludisme car : « dans le plan stratégique national de lutte contre cette maladie, de nombreuses méthodes préventives et curatives sont gratuites et au-delà de cette gratuité, il faut assurer une prévention et prise en charge de tous à un coût abordable », poursuit notre source au Pnlp. Le Minsanté a d’ailleurs rappelé que ces fonds permettent de garantir la  disponibilité des intrants à tous les niveaux pour une prise en charge efficace et rapide de tous les cas confirmés non seulement dans les formations sanitaires (Fosa),mais également en communauté (via les agents de santé communautaire polyvalents).

Cette dépendance aux financements du Fonds mondial, le Cameroun peut s’en passer, croit savoir un médecin qui a requis l’anonymat. Selon lui, il s’agit d’avoir recours à la pharmacopée locale.  « je crois que le problème se pose au niveau du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation ou certaines recherches ne sont pas menées à termes ou alors sont sous-financées, du coup on a tendance à croire qu’on ne peut pas compter sur notre pharmacopée », explique une source médicale sous anonymat Paludisme au Cameroun. Elle poursuit : « les bailleurs de fonds du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) payent bien et n’ont pas directement la main mise sur la gestion des fonds. Bref, c’est une chaîne qui sera très difficile à briser vue que tout est organisé entre le Minsanté (Pnlp)-Minresi et les bailleurs de fonds et chacun y trouve son compte. »

Notre interlocuteur se demande donc, pourquoi malgré l’organisation des colloques, des ateliers, des séminaires et la mise en place des projets et programmes dans le processus de lutte contre le paludisme, la maladie subsiste. « Pourquoi ça ne marche pas ? normalement ça devrait marcher comme dans certains pays africains. Il faudrait qu’on se dise la vérité cette lutte coince quelque part et nos dirigeants savent pertinemment ce qu’il y a lieu de faire », tranche le médecin.

Selon le Minsanté, les Formations sanitaires du pays (Fosa), ont enregistré 2 977 754 cas de paludisme confirmés en 2023, représentant ainsi 28 % de motif de consultations. 1 243 053 hospitalisations ont été enregistrées pour 1756 décès. Parmi les goulots d’étranglement qui plombent la prise en charge efficace de cette maladie, figure l’utilisation insuffisante par les ménages des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) Paludisme au Cameroun.  Seulement 68% des ménages en disposent. L’utilisation insuffisante des services de consultation prénatale et le recours tardif aux soins par les familles en cas de fièvre, le respect insuffisant des directives de prise en charge du paludisme par certains prestataires de soins, sont entre autres entraves à la lutte efficace contre cette maladie endémique.

Mélanie Ambombo

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