Nord : Des claies en bambou pour limiter les pertes post-récoltes
Une claie en bambou de la coopérative Riskou Djarné de Pitoa.

les pertes post-récoltes doivent êtres limité au Nord

Cette technique innovante expérimentée par les producteurs d’oignons de Pitoa dans la région du Nord, permet de réduire les pertes post-récoltes et d’améliorer la conservation de ces denrées périssables les pertes post-récoltes au Nord.

Souleymanou Sadou est un producteur d’oignon dans la commune de Pitoa, département de la Bénoué, région du Nord. Bien que passionné de son activité, cet agriculteur regrette les pertes post-récoltes importantes, qui restent un problème majeur pour les producteurs de la localité. « Réussir la culture de l’oignon, c’est avoir la maîtrise de sa conservation qui est très délicate. Tu peux stocker dans le magasin 30 sacs de 120 kg et récupérer 15 sacs quatre mois après », explique cet homme d’une quarantaine d’années. Cette situation s’aggrave davantage avec le climat chaud qui prévaut dans la partie septentrionale du pays les pertes post-récoltes au Nord. « La forte chaleur conduit au pourrissement rapide des oignons », souligne Amadou, producteur d’oignons à Pitoa.

Pour réduire les pertes, les producteurs d’oignons se sont tournés vers l’utilisation des claies en bambou pour une meilleure conservation des oignons. Cette technique consiste à utiliser des étagères en bambou pour conserver les oignons.  « La claie en bambou permet de réduire drastiquement les pertes post récoltes par rapport aux claies en bois », déclare Bassirou Bouba, producteur d’oignon à Pitoa et secrétaire général de la coopérative « Riskou Djarné ».

En effet, expliquent ces agriculteurs, l’utilisation des étagères fabriquées en bois entrainait des pertes énormes, allant parfois jusqu’à plus de 50% de la production totale.

Avec l’utilisation de cette technique innovante développée par l’ONG INBAR avec l’accompagnement du Projet d’appui au développement des filières agricoles (Padfa II), les pertes post-récoltes au sein de la coopérative « Riskou Djarné » sont passées de 50% à 15% de la production globale.

A en croire ces agriculteurs, cette chute des pertes à la conservation a réduit les ventes précoces et à vil prix de la production. « On était obligé de vendre à vil prix à cause des pertes liées à la conservation, aujourd’hui, nous pouvons conserver plus longtemps et revendre quand le prix connait une valorisation sur le marché les pertes post-récoltes au Nord. Au départ, le sac de 120 kg coûte autour de 20 000 F Cfa. Après conservation, on revend la même quantité à 70 000 F Cfa ou plus », déroule Bassirou Bouba.

Dans le but de pérenniser l’utilisation des bambous pour la fabrication des étagères, les paysans se sont lancés dans leur production. « Le Padfa nous a formé dans la production des Bambous en bouturage, en grain. Pour le moment, nous utilisons des bambous importés de la partie sud du pays. Bientôt, nous aurons aussi notre champ, la pépinière est en cours », indique Souleymanou Sadou, Président du conseil d’administration de la coopérative « Riskou Djarné » les pertes post-récoltes au Nord. Il relève que cette coopérative dispose d’une machine de découpage et des perceurs nécessaires pour la fabrication des clés de conservation.

Le bambou se présente ainsi comme ressource alternative qui permet de booster la production d’oignons afin de contribuer à la sécurité alimentaire optimale au Cameroun.

Daniel Memonko Sadou.

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