Parc du Faro : plus de 380 cas de conflits hommes-faune enregistrés depuis 2020
Une vue du Parc national du Faro. © globalnationalparks.com

Les conflits hommes-faune enregistrés au Parc du Faro

La destruction des champs et les attaques à répétition sur des animaux domestiques sont entre autres défis que doivent affronter les populations riveraines de parc national du Faro, situé dans la région du Nord Cameroun hommes-faune Parc du Faro.

Les populations riveraines du parc national du Faro (PNF) dans la région du Nord Cameroun, sont au quotidien victimes des actions destructrices de la faune sauvage. « La brousse est très proche, les bêtes féroces viennent attaquer nos chèvres autour des maisons, détruisent nos champs et parfois attaquent des personnes », s’indigne Oumarou, habitant de Voko, un village attenant au parc.

D’après sa majesté Hayatou Adji, lamido de Voko, « les représailles sont grandes. La cohabitation hommes-faune reste conflictuelle ». A sa suite, Hamidou Farikou, représentant des communautés riveraines du PNF déplore qu’il y ait « plus de représailles que de sensibilisation sur le terrain » face cette situation qui perdure.

On entend par conflit hommes-faune, souligne Dr. Saleh Adam, ingénieur des Eaux et Forêts, par ailleurs délégué régional des Forêts et de la Faune pour le Nord, un conflit orchestré par les animaux qui sortent de la brousse pour attaquer le bétail, les petits ruminants, la volaille et la destruction des cultures.

Pour répondre à ces attaques, les riverains usent des moyens peu recommandables. « Souvent les populations sinistrées ripostent en attaquant ces animaux soit avec du poison ou par d’autres moyens », explique Dr. Saleh Adam.  Il souligne que : « nulle part, la loi n’a dit qu’il faut protéger les animaux au détriment des humains. La loi autorise en cas d’attaque dangereuse d’abattre l’animal et le déclarer aux autorités compétentes dans les 72 h qui suivent avec les justifications de l’attaque ».

Dans le département du Faro, relève Central Awé, conservateur du parc national du Faro, les aires protégées occupent 70% du territoire, avec 78% des populations qui y vivent. Une proximité qui est souvent source de conflit. « Depuis 2020, on a enregistré 155 cas de conflits homme-faune orchestrés par les éléphants dans tout le paysage, jusque dans l’Adamaoua hommes-faune Parc du Faro. On a aussi des singes, babouins, phacochères, hyènes qui vont dans des habitations attaquer les chèvres, coqs, (…). Les personnes sinistrées sont identifiées et les superficies endommagées sont aussi évaluées », confie-t-il.

A en croire Dr. Saleh Adam, tout est protégé dans un parc national. « Dans le cadre d’un zonage soutenu par un plan d’aménagement, on peut tolérer par exemple la récolte des fruits forestiers non ligneux. Pour éviter des confusions, on a défini des aires protégées que les populations cogèrent avec l’Etat appelées ZIC à cogestion », explique-t-il.

Pour limiter le conflit homme-faune, cet ingénieur des Eaux et Forêts,  recommande d’intensifier la sensibilisation afin que  les populations tolèrent les exactions des animaux parce qu’en retour, elles reçoivent des taxes d’affermage. En cas extrême, il y a des battues administratives ordonnées par le ministre ou par le gouverneur après constat des experts.

Daniel Memonko Sadou

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