Crise humanitaire : Plus de huit mille personnes affectées dans l’Extrême-Nord

Au mois de juin 2025, la région de l’Extrême-Nord a de nouveau été frappée par de fortes pluies accompagnées de vents violents. Cette incidence a provoqué d’importants dégâts matériels et humains dans les départements du Logone et Chari, Mayo-Danay, Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga, selon OCHA Cameroun.

En cette saison pluvieuse, la région de l’Extrême-Nord Cameroun est encore une fois de plus frappée par de fortes pluies accompagnées de vents violents. Cet incident met à rude épreuve la résilience des communautés locales.

Après une année 2024 déjà marquée par de graves inondations, les pluies diluviennes accompagnées de vents violents ont continué à dévaster plusieurs localités causant pertes humaines, destructions d’habitations et interruption des services essentiels. « En fin juin 2025, on dénombrait plus de 700 ménages affectés, 24 personnes blessées, 5 décès, 780 habitations détruites, 20 salles de classe et un centre de santé endommagés », indique le rapport du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) du Cameroun sur la situation de l’Extrême Nord du mois de juin 2025.

Les dégâts humains et matériels ne sont pas les seuls à alarmer les observateurs. La situation sécuritaire dans la région s’est considérablement détériorée en juin, avec une recrudescence des attaques des groupes armés non étatiques (GANE). Selon l’OCHA, au moins 94 incidents sécuritaires ont été enregistrés pendant le mois de juin avec un bilan de 77 personnes enlevées, 59 tuées et 48 blessées. Cette situation d’insécurité a causé le déplacement interne et transfrontalier de près de 1 278 ménages dont 8 543 personnes.

Les précipitations accompagnées de vents violents observés laissent craindre des inondations majeures, comparables, voire supérieures à celles de 2024. Selon Brice Mbomg, géographe, la recrudescence des attaques rendent l’accès humanitaire extrêmement difficile, voire impossible dans plusieurs zones. Il ajoute que « la région dépend fortement de l’agriculture, et toute perturbation dans ce secteur peut entraîner une crise alimentaire prolongée ».


Face à ces crises, l’OCHA et ses partenaires ont lancé une réponse multisectorielle pour atténuer l’impact. Cependant, selon les observateurs, la situation reste critique et la menace de nouvelles inondations est potentiellement supérieure à celle de 2024. « La faiblesse des financements, combinée à l’insécurité permanente, limite la capacité des acteurs humanitaires à intervenir efficacement », déplore l’agent d’une organisation non gouvernementale locale sous couvert d’anonymat. Il souligne à cet effet que face aux ruptures des finances extérieurs, il est urgent que le gouvernement intensifie ses soutiens pour éviter une dégradation encore plus grave de la situation.

Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)

 

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