Lors du grand pèlerinage diocésain pour la paix au Cameroun et dans le monde, l’évêque du diocèse de Bafoussam, a livré une homélie au ton ferme et engagé, à quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.

Sous un ciel clément, dans une atmosphère à la fois solennelle et vibrante, l’arbre de la paix à la main pour l’occasion et les étoffes rouges portées autour du cou ou à la main par les fidèles contrastent avec le vert du drapeau national flottant au vent. Sur les hauteurs de Houkaha, à la nouvelle cathédrale encore en chantier, prêtres, religieux, autorités administratives et simples citoyens, venus du diocèse de Bafoussam et d’ailleurs s’étaient rassemblés, le regard tourné vers l’autel.

Face à cette assemblée, Mgr Lontsié-Keuné a appelé à une mobilisation totale pour un scrutin juste et transparent. Selon lui, les manœuvres visant à écarter certains candidats n’avaient qu’un objectif : décourager les citoyens de participer au vote. « S’ils l’ont fait, c’est parce qu’ils savent que seul le peuple peut imposer le changement », a-t-il martelé. Pour le prélat, « la solution reste le peuple, et le peuple ne doit pas se décourager ».

L’évêque a, à l’occasion de la 4^ème édition du Grand pèlerinage diocésain pour la paix, organisée le jeudi 14 août 2025, invité les camerounais à voter massivement, à surveiller énergiquement leur suffrage et à ne laisser aucune place à la fraude. « Quelqu’un qui détourne votre vote vous enlève votre droit et votre nationalité », a-t-il averti, lançant un mot d’ordre clair aux organisateurs du scrutin : « No make erreur ».

S’adressant indirectement aux autorités, il a martelé que « le chemin de la paix passe par la vérité, pas par le moulinex ou le sheriff. Si c’est pour tuer l’un d’entre vous, qu’on vienne me tuer. Lorsqu’on est dans la vérité, on n’a pas peur de mourir ». Ses paroles, chargées d’émotion, ont résonné longuement dans la vallée en contrebas.

Dans un contexte de tensions pré-électorales, Mgr Paul Lontsié-Keuné a dénoncé les intimidations, la corruption et les manipulations, rappelant que la paix véritable ne se construit jamais sur le mensonge. Pour lui, chaque vote est « un acte sacré au service de la vérité et de l’avenir du Cameroun ».

Pour Jean de Dieu Tagne, fidèle présent à ce pèlerinage diocésain, « le message du père évêque est un appel puissant à la vigilance, à l’unité et à la défense du droit de vote ». Louise Lonfong, émue, a été : « encouragée et fortifiée face au grand défi qui nous attend. On avait besoin d’entendre la voix du père évêque pour entrer dans cette bataille de libération vers un Cameroun nouveau ».  Elle conclut en affirmant que « notre mission, désormais, c’est de travailler pour qu’il y ait la paix… mais surtout dans la vérité pour la libération du Cameroun ».

Aurélien Kanouo Kouénéyé