Présidentielle 2025 : A Bafoussam, certains citoyens boycottent le scrutin
Entre désillusion et méfiance, certains résidents du département de la Mifi à l’Ouest ont préféré ne pas se rendre aux urnes ce 12 octobre 2025.
Ce dimanche 12 octobre 2025, jour de l’élection présidentielle au Cameroun, Jeanne D. n’a pas rejoint les files d’attente devant les bureaux de vote. Âgée de 44 ans, cette infirmière diplômée d’État en quête d’intégration dans la fonction publique, n’a pas jugé utile d’exercer son droit de vote. « Je préfère attendre de pouvoir pratiquer mon métier de rêve. Tant que les choses ne changent pas, voter ne sert à rien », confie-t-elle. Pour elle, la transparence du scrutin et le respect de la volonté des citoyens demeurent des promesses incertaines.
Comme Jeanne, d’autres citoyens ont choisi de tourner le dos aux urnes. Marc W., résidant de Kamkop, dans l’arrondissement de Bafoussam 3ᵉ à l’Ouest, s’est abstenu malgré son inscription sur les listes électorales. « J’ai voté en 2018, mais je ne vois pas l’intérêt de recommencer. Le Cameroun a encore du chemin à faire pour atteindre une véritable maturité politique », estime-t-il. Inscrit dans le centre de vote de l’école privée bilingue Le Colibri de Bamougoum, son nom ne figurera pas dans les procès-verbaux de dépouillement, regrette-t-il.
À quelques pas du centre scolaire bilingue d’application de Bafoussam, Pierre T. a quant à lui passé la journée à curer le caniveau devant sa maison. Aidé de ses deux fils, il affirme sans détour : « Pour moi, ce scrutin est un non-événement. » Une scène banale, mais symbolique d’un désintérêt croissant vis-à-vis de la politique.
Pourtant, la région de l’Ouest reste l’un des bastions électoraux majeurs du pays. Elle compte 884 354 électeurs inscrits, occupant ainsi le 4ᵉ rang national derrière le Centre (1 471 272 inscrits), le Littoral (1 326 839) et l’Extrême-Nord (1 242 151). Sur l’ensemble du territoire, 7 976 053 Camerounais sont enregistrés sur le fichier électoral, auxquels s’ajoutent 34 411 inscrits à l’étranger.
Aurélien Kanouo Kouénéyé







