Désordre urbain : 400 millions de F Cfa pour réorganiser la mobilité urbaine à Bafoussam
Cette enveloppe est destinée au financement de la construction d’une future gare routière à la sortie Est afin de mettre fin au chaos du transport à « Total d’en-bas » dans cette ville de la région de l’Ouest.
La scène est familière au carrefour « Total d’en-bas » à Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest. Des véhicules stationnent en désordre sur la chaussée. Des rabatteurs crient : « Foumbot ! Foumban ! », tandis que des passagers chargés de sacs se faufilent entre les bus et les mototaxis. Les trottoirs sont envahis de vendeurs ambulants et de kiosques de fortune. Klaxons et bousculades. Ce lieu, situé au cœur de la ville, est devenu le symbole du désordre urbain et du transport clandestin dans la capitale régionale de l’Ouest.
« Entre les bus, les vendeurs et les usagers, la circulation était devenue infernale », raconte Mouhamed Ndam, un rabatteur. Pour mettre fin à ce chaos, le gouvernement a lancé la construction d’une gare routière moderne à Njingah, à la sortie est de la ville, sur l’axe menant vers le département du Noun, à travers le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu). Ce projet est estimé à 400 millions de F Cfa. Selon Célestine Ketcha Courtès, le Minhdu, il « vise à redonner à Bafoussam une mobilité fluide, à éliminer le stationnement anarchique et à réorganiser le transport interurbain dans un cadre légal et sécurisé ».
Pour Roger Tafam, maire de la ville de Bafoussam, cette gare marque un tournant. « Le carrefour Total d’en-bas est devenu un point noir de la circulation », reconnait-il. Le site de Njingah accueillera à terme une centaine de véhicules, un espace dédié aux transporteurs par moto, 32 boutiques commerciales, trois blocs de toilettes modernes, un forage équipé, ainsi que des espaces verts et de loisirs. Les travaux, amorcés avec un financement initial de 50 millions de F Cfa, ont débuté par l’aménagement des voies d’accès. « Ce projet permettra de désengorger durablement le centre-ville et de redonner à la voirie sa fonction première », ajoute l’édile.
Les transporteurs aussi se réjouissent. « Enfin un espace pour travailler dans la légalité et la sécurité », confie Abdou Mouchili, transporteur. Les riverains, eux, saluent une initiative longtemps attendue. « Ici, on risquait chaque jour un accident. Entre les bus, les vendeurs et les usagers, la circulation était devenue infernale », témoigne Albert Donfack, un vendeur.
Aurélien Kanouo Kouénéyé







