Crise sécuritaire : la région de l’Extrême-Nord plongé dans le désarroi
La situation des violations des droits humains a pris de l’ampleur dans cette partie du Cameroun, au mois de septembre 2025. Les tueries, les enlèvements, les vols et les pillages ont émergé de manière inquiétante.
Deux hommes ont été tués lors d’une incursion menée par les éléments du Groupe Armé Non Étatique (GANE) dans les champs vers 12h. Le drame s’est produit le mercredi, 24 septembre 2025 dans la localité de Zourou dans l’arrondissement de Kolofata, département du Mayo-Sava dans la région de l’extrême-Nord, relève le rapport mensuel de l’Action pour le Respect des Droits de l’Homme et Dignité Humaine (ARDHU) du mois de septembre publié le 05 octobre 2025.
Toujours selon ARDHU, le vendredi 26 Septembre 2025, un chauffeur a reçu une balle dans la tête par le GANE et a rendu l’âme lors d’une incursion aux environs de 14h sur l’axe Kourgui-Limani, dans l’Arrondissement de Mora, Département de Mayo-Sava toujours dans la région de l’Extrême-Nord.
À l’instar de ces cas, plusieurs autres incidents de violations, commis par des combattants différents du GANE, ont été recensés dans l’ensemble de la région au mois de septembre. « Le GANE a repris avec la terreur au sein des différentes communautés touchées. L’on vit de plus en plus dans la crainte car ils sèment la terreur. Ce groupe devient dorénavant l’ennemi de la paix tout en bafouant les Droits des individus », déplore ARDHU dans son rapport de monitoring.
Selon cette organisation, au mois de septembre 2025, la situation des violations des droits humains a pris de l’ampleur dans la région de l’Extrême-Nord. Les tueries, les enlèvements, les vols, les pillages, les problèmes liés au logement, à la terre et à la propriété, de même que la question des violences basées sur le genre ont émergé de manière inquiétante.
Ces attaques répétées, relève Herman Ngono, juriste, illustrent une détérioration de plus en plus inquiétante de la situation sécuritaire dans la région. « La présence et les actions du GANE ne doivent plus être considérées comme de simples actes isolés, mais comme une menace systémique à la paix et à la stabilité », souligne ce juriste.
Même au sein de la communauté urbaine, la population n’est pas également épargnée car elle vit la question des agressions, des tueries, des pillages, des cambriolages, etc. En plus, la situation des inondations fait rage avec le cas des décès et des matériels emportés en cette saison de pluie précise le rapport.
A en croire le Doctorant en sociologie, Henry Djongwe, cette situation dans la région de l’Extrême-Nord crée un climat de peur, d’insécurité, renforce les marginalisations et fragilise davantage un tissu social déjà dégradé. « Il est urgent d’instaurer des programmes de réconciliation et de soutien social pour restaurer la confiance des populations, et aussi d’impliquer les acteurs locaux et les autorités traditionnelles dans la restauration de la paix et la protection des droits de propriété », souligne Henry Djongwe.
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)







