Cabral Libii : nouvelle tentative pour le jeune loup
Après une première participation à l’élection présidentielle de 2018, où il est arrivé troisième avec 6 % des voix, Cabral Libii repart à la conquête du fauteuil présidentiel avec toujours l’envie de devenir le plus jeune président de l’histoire du Cameroun.
Le candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) est de nouveau sur les starting-blocks dans la course à la présidentielle. Ceci après une première tentative en 2018, où il avait obtenu un peu plus de 200 000 voix, sur les 3 millions d’électeurs, soit 6 % des suffrages, sous les couleurs du parti Univers qui l’avait investi. Dans l’intervalle, Cabral Libii, juriste de formation, ancien journaliste et analyste politique avant son entrée en politique, a continué de bâtir sa stature de personnalité nationale. Il obtient la présidence du PCRN en 2019 et mène le parti aux élections locales de 2020. Résultat : 5 députés (dont lui-même), plusieurs maires et de nombreux conseillers municipaux.
De quoi repartir requinqué et confiant pour la présidentielle d’octobre 2025. Aussi, propose-t-il aux Camerounais, un nouveau contrat : « Ma candidature à l’élection présidentielle n’est pas une simple alternance. C’est une proposition de rupture radicale, un nouveau manifeste social pour refonder la République », fait-il savoir. Son programme, il l’a mûri ces cinq dernières années grâce à la proximité de la gestion des affaires que lui confère sa position d’élu de la nation et de secrétaire du bureau de l’Assemblée nationale. Ce qui peut expliquer pourquoi Cabral Libii revient en 2025 avec un programme politique, économique et social qui tourne autour de 11 axes principaux. Il s’agit notamment de la libéralisation de l’économie et de la souveraineté financière, de la mise en place d’une République souveraine et juste, d’un système de santé national et de protection sociale universelle, de l’écologie camerounaise et de l’aménagement du territoire, ou encore de l’autonomie alimentaire et la ruralité.
Mais le point du programme du candidat Cabral Libii qui cristallise tous les débats est l’organisation administrative du pays en une République fédérale communautaire ; une organisation territoriale qui consacre le primat des autochtones sur leur aire géoculturelle. « S’il y a une question dont j’ai horreur, c’est la question tribaliste et ethnique. C’est pour cela que nous, on construit un projet de société qui fédère les communautés plutôt que de les diviser », argue-t-il.
Au-delà, et à la différence de 2018 où il a séduit l’électorat jeune du haut de ses 38 ans, Cabral Libii n’est plus le plus jeune candidat de cette élection. Deux autres candidats sont désormais susceptibles de séduire un électorat qui lui était acquis : Samuel Hiram Iyodi (38 ans) du FDC et Seta Ateki Caxton (39 ans) du PAL. Mais le natif du Nyong-et-Kellé peut défendre une expérience politique affinée au fil des années.
Paulin Mounyol
Cet article a été produit dans le cadre du projet Partenariat pour l’intégrité de l’information.







