Déjà deux morts de Choléra dans l’Extrême-Nord

La Délégation régionale de la Santé publique indique que 27 cas ont déjà été signalés et deux districts de santé sont en état d’épidémie Choléra dans l’Extrême-Nord. La résurgence de cette maladie est pour certaines organisations de la société civile, l’une des conséquences des inondations qui ont affecté cette région il y a quelques mois.

Le 8 novembre 2024, quatre membres d’une même famille souffrant de diarrhée aigue ont été admis d’urgence à l’Hôpital régional de Maroua. Deux jours après analyse médicale, deux d’entre eux ont été testés positifs au choléra.  Le même jour, trois autres cas ont été admis dans cet hôpital.

Des cas qui ont contraint les autorités locales à déclarer les districts de Maroua II (avec trois aires de santé touchées à savoir :  Dougoï ; Djarengol Kodek et Lopépéré) et Maroua III en état d’épidémie. La Délégation régionale de la Santé publique fait état de 2 morts et 27 cas déjà signalés. « Il est inconcevable que l’on parle encore de choléra au Cameroun en 2024. Cela démontre que le Cameroun a échoué dans sa politique de santé. En clair, le système de santé national est faible », observe Raphael Moussa, agent Communautaire.

Après quelques mois d’accalmie, l’Extrême-Nord est la région par laquelle cette maladie hydrique ressurgit au Cameroun. Le résumé de la situation épidémique du choléra par région au 31 décembre 2023 du Bulletin épidémiologique du Cameroun, rapporte que 21 298 cas ont été notifiés en 2023.  L’Extrême Nord avec 18 morts sur 484 cas était la quatrième région la plus touchée après le Centre, le Littoral et le Sud-Ouest. « On a des tas d’ordures un peu de partout dans la ville de Maroua. Tenez par exemple, le Marché abattoir sis à l’entrée de la ville dans l’arrondissement de Maroua I est un dépotoir géant. Même scénario dans le reste de la ville notamment dans les quartiers Hardé et Sararé. Même le « jeudi propre » qui a été instauré pour nettoyer la ville est boycotter par le populations » déplore Roland N. joint au téléphone.

Le choléra dans cette partie du pays, il fallait s’y attendre car à la suite des inondations d’août à octobre 2024, l’Ong Première urgence internationale a annoncé d’importants besoins en latrines avec des risques d’épidémie de choléra si les mesures d’hygiène adéquates ne sont pas mises sur pied. Le retour de cette maladie dans la région est aussi imputé à la rareté de l’eau potable dont la situation d’approvisionnement rapportée par Mains unies d’Afrique est semblable à celle des autres régions du Septentrion (l’Adamaoua et le Nord), avec un taux d’accès qui se situe entre 40 et 45%. « Au-delà de tous ces problèmes, il faut observer que c’est la période où il y a beaucoup de fruits que les populations consomment sans laver. A côté dans les restaurants et tourne dos, l’hygiène n’est pas de mise », témoigne Mahamat Sambo, un habitant de Maroua.

Depuis le retour de cette maladie certaines mesures ont été prises à la suite de la descente du préfet du Diamaré dans les établissements scolaires, il a été instauré un lavage systématique des mains avant tout accès au campus et des sensibilisations ont été effectuées dans les ménages pour limiter la propagation du virus Choléra dans l’Extrême-Nord. « Il faut prendre des mesures préventives immédiates et renforcer la vigilance pour contenir la propagation de la maladie », recommande le Dr Tassé, médecin généraliste, pour qui la lutte contre la maladie doit passer l’application des protocoles d’hygiène stricts, notamment le lavage fréquent des mains et la consommation de l’eau potable.

Mélanie Ambombo