Consommation : Au Cameroun, les prix des produits alimentaires augmentent de 3,7%

Les prix du riz, maïs séché, farine de blé, poisson frais, maquereau congelé… continuent de grimper sur le marché au détriment des consommateurs. Une inflation qui affecte la consommation générale selon l’INS, qui relève que le niveau général des prix a connu une hausse de 4,6% au 1er semestre 2021.

Dans les marchés de Douala, les ménagères subissent en silence une hausse quasiment générale des prix des produits alimentaires de grande consommation. Le riz par exemple, l’un des aliments les plus consommés au Cameroun – le  ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) estime la consommation annuelle du riz par personne à 25 kg– est passé de 125 F Cfa à 150 voire 175 F Cfa la boîte, le sac de 50 Kg vendu à 18 mille  F Cfa coûte désormais 22 mille F Cfa, et celui de 25 kg de 10 à 12 voire 13 mille F CFa.  Tout comme le riz,  le  maïs séché, farine de blé, poisson frais, maquereau congelé, entre autres, connaissent une hausse des prix, relève l’Institut national de la Statistique (INS) dans son  rapport sur « l’Evolution de l’inflation au cours du premier semestre 2021 ».

Globalement, les prix des produits alimentaires  sont en hausse de +3,7% après +3,2% en fin juin 2020, du fait principalement de la flambée des prix des fruits (+6,0%), des légumes (+6,9%), des pains et céréales (+5,1%) ainsi que des huiles et graisses (+3,4%). Hors produits frais et énergie, le niveau général des prix augmente de 1,6%, après une hausse de 2,4% à la même période en 2020. D’après cette étude, l’inflation persiste au Cameroun, principalement sur les produits locaux.

En effet, par rapport au 1er  semestre 2020 qui présentait une  hausse de 2,5%, le niveau général des prix a augmenté  de 4,6% au 1er  semestre 2021. En moyenne sur les douze derniers mois, le niveau général des prix progresse de 2,2% en fin juin 2021. Comparativement au 1er  trimestre 2021, les prix à la consommation finale ont augmenté de 0,8% au 2e trimestre 2021. Au 30 juin 2021, l’accélération des prix a été plus forte à Bertoua que dans les autres villes, avec une augmentation  moyenne de 5,6% sur les douze derniers mois.

Selon l’INS, les prix des produits alimentaires grimpent sous l’effet de la spéculation des commerçants distributeurs du fait de la réduction de la mobilité au niveau des frontières, de la faiblesse de l’offre des produits agricoles due aux changements climatiques qui perturbent les cycles agricoles, et à l’insécurité persistante dans certaines régions du Cameroun qui continue d’éroder les capacités de production des ménages agricoles, de l’approvisionnement limité des grands centres de consommation à cause de la dégradation de certains axes du réseau routier ou ferroviaire, de la transmission de la hausse des prix mondiaux.

Le taux d’inflation devrait rester inférieur à 2,4% en fin 2021 à en croire l’INS. Ceci à condition que le pays, assure l’approvisionnement ininterrompu des marchés en produits de grande consommation, poursuit la contraction des prix mondiaux des denrées alimentaires les plus échangés après une folle course de hausse consécutive sur 12 mois, et soit à l’abri d’une nouvelle vague de Covid-19, et de tout autre choc majeur. En attendant, souligne cette institution, le gouvernement devrait, tout en continuant à accorder la priorité à la crise sanitaire, à la politique nationale d’import-substitution, adopter davantage des mesures à la fois globales et ciblées en fonction de la dynamique du marché pour procéder à une régulation précise afin d’assurer l’approvisionnement des marchés et freiner toute hausse déraisonnable des prix, ainsi qu’empêcher la transmission de la hausse des prix mondiaux aux prix nationaux à la consommation.

Marie Louise MAMGUE

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