Crise alimentaire : Plus de 500 milles personnes vulnérable exposées à la faim
Face au déficit de financement qui menace la continuité des programmes d’aide, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies alerte sur une situation humanitaire critique au Cameroun. Près d’un demi-million de réfugiés et de populations vulnérables risquent de se retrouver sans assistance d’ici la fin du mois d’août 2025.
Dans un communiqué de presse publié le 19 août 2025, le Programme Alimentaire Mondial des Nations unies (PAM) annonce que sans un nouveau soutien financier urgent, il sera contraint de suspendre ses interventions dès la fin du mois d’août 2025. Une situation qui va affecter directement plus de 200 000 enfants, femmes enceintes et mères allaitantes, qui bénéficient actuellement d’un soutien nutritionnel. Par ailleurs, 240 000 réfugiés qui ont fui les conflits dans le pays seront également affectés.
Les programmes de repas scolaires, qui prennent en charge 60 000 enfants, seront également suspendus, ce qui va aggraver la vulnérabilité des populations et met en danger leur avenir éducatif. « Nous avons atteint un point critique. Sans financement immédiat, des enfants souffriront de la faim, des familles seront touchées et des vies seront perdues », déplore Gianluca Ferrera, Directeur pays du PAM au Cameroun. Il insiste sur la nécessité d’un soutien immédiat pour éviter une crise humanitaire encore plus grave.
A en croire Martin Moukan, sociologue, cette situation est un signal d’alarme. « La crise au Cameroun illustre l’impact désastreux du manque de financement de la part de l’Etat sur la stabilité sociale et la santé publique. Si rien n’est fait, nous risquons de voir émerger une génération vulnérable, privée d’éducation et de soins essentiels », précise ce sociologue.
Les projections du Cadre Harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire, actualisées en mars 2025, indiquent qu’entre juin et août 2025, environ 2,6 millions de Camerounais seront confrontés à une insécurité alimentaire aiguë, soit une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. Les régions de l’Extrême-Nord et du Nord-Ouest sont particulièrement touchées, avec une vulnérabilité accrue.
A en croire Djaounsede Madjiangar, responsable de la communication et porte-parole du bureau régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique central, les raisons connues de la faim aiguë au Cameroun sont entre autres les conflits qui empêchent de travailler la terre, les chocs climatiques et bien entendu, l’augmentation du coût de la vie rendant les ménages presque incapables d’avoir accès à la nourriture.
Selon le PAM, afin d’assurer la continuité de l’aide vitale jusqu’en janvier 2026, il est indispensable de mobiliser un financement supplémentaire de 65,5 millions de dollars (environ 36,750 milliards de F Cfa) pour soutenir et couvrir ses actions de la période d’août 2025 à janvier 2026.
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)







