Eau potable : Une denrée rare au quartier pk 15 et 16 à Douala

Dans ces quartiers de l’arrondissement de Douala 5e, les habitants sont confrontés à la difficile accès à l’eau potable malgré la présence des installations du concessionnaire public du secteur de l’eau au Cameroun.

Thérèse T, une coiffeuse installée au lieu-dit « Entrée Carrière Sapin » à PK16, dans l’arrondissement de Douala 5e, revient d’un puits d’eau, son point d’approvisionnement habituel, sous une chaleur accablante. Il est environ 13 heures, ce lundi 5 mai 2025. À ses pieds, deux bidons de 10 litres remplis d’eau de puits. « À Sapin, l’eau potable est un luxe. Il est très difficile d’accéder à de l’eau potable ici. Parfois, nous sommes obligés d’utiliser de l’eau provenant du puits ou de la source, qui n’est pas toujours propres », déplore cette femme mère de deux enfants.

Un peu plus loin, Césaire Alioum, un étudiant, remplit un bidon de 10 litres au bord de la chaussée. A cet endroit, les installations de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), la société chargée de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun, ont été endommagées en raison des travaux d’aménagement de la route depuis janvier 2025, occasionnant ainsi une fuite qui permet aux riverains de s’approvisionner. « L’eau ne coule pas tous les jours. Parfois, ça peut prendre plusieurs jours avant de revenir. Pendant ce temps, on est obligé d’aller en chercher ailleurs, ou d’en acheter. Mais ça coûte cher », explique cet étudiant. Un combat quotidien pour les habitants de cette partie de la capitale économique, où le réseau hydraulique public reste problématique pour de nombreuses familles.

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Cet incident selon les riverains, est à l’origine des pénuries d’eau récurrentes observées dans ces quartiers. « Avec les travaux de réhabilitation de nos routes, on enregistre constamment des coupures d’eau. Au mois de février et mars, nos robinets ne coulaient pas. Les autorités doivent véritablement agir face à cette situation », souhaite Albert Kamdem, un riverain de pk 15.

Rencontrée lors de ce reportage, Mbarga Amougou, chef de 3e degré du village Bomkoul, déplore les difficultés rencontrées par sa communauté en matière d’approvisionnement en eau potable. « Bien que nous disposions d’un réseau d’eau de Camwater, les travaux de la route et la construction de rigoles ont perturbé l’approvisionnement. Depuis plus de trois mois, nos robinets restent secs, malgré la présence des agents de Camwater qui tentent de réparer les tuyaux sur le site », confie ce chef.

Dans un rapport sur la situation de l’eau au Cameroun, l’Ong Mains Unies d’Afrique, relève qu’environ 65,55% de ménages consomment l’eau de forage à Douala et que 53,69% de ménage peuvent parcourir entre 1 à 5 km et 49,25% marchent plus de 15 minutes pour avoir de l’eau.

Face à la pénurie d’eau à Douala et dans d’autres villes densément peuplées, la Camwater prévoit d’optimiser l’utilisation de l’eau supplémentaire issue du méga projet de réaménagement du réseau. Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé le 30 avril 2025 par le Dr Blaise Moussa, le Directeur Général de Camwater pour la préqualification d’entreprises en vue de nouveaux partenariats pour la construction de lignes d’ultrafiltration et d’embouteillage d’eau de table.

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Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)

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