Eboulement à Dschang : la falaise cède à nouveau sous les pluies diluviennes

Le nouvel éboulement survenu le 28 octobre 2025 sur la falaise de Dschang met une fois de plus en lumière la fragilité de la région de l’Ouest, où les pluies intenses, les glissements de terrain et l’occupation anarchique des zones à risque menacent la vie des habitants.

La voie de déviation construite dans le cadre de la reconstruction de la Falaise de Dschang s’est effondrée le mardi 28 octobre 2025, coupant la route reliant la Menoua dans la région de l’Ouest, à la région du Littoral. Fissures béantes, blocs de pierre et coulées de boue ont rendu le passage impraticable, isolant une partie de la région.

Selon le communiqué du ministre des Travaux publics, cet éboulement a été provoqué par « l’érosion d’une partie de la déviation du site en travaux ». Le membre du gouvernement fait savoir que « la situation a pris de l’ampleur avec l’instabilité des sols, leur forte teneur en eau et le non-respect par certains usagers, notamment les conducteurs des poids lourds, de l’interdiction de circulation sur la voie provisoire ».

Face à une pluviométrie abondante, Augustine Awa Fonka, gouverneur de la région de l’Ouest met en garde contre « des catastrophes écologiques et climatiques liées à la forte pluviométrie » et exhorte les populations à éviter les zones à risque, notamment marécages, flancs de collines, zones sablonneuses ou argileuses.

Ces avertissements ont été relayés après la publication du dernier bulletin de l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc), qui annonce des précipitations comprises entre 30 et 180 mm dans cette région. Un scénario propice aux glissements de terrain, accentué par la saturation des sols et l’exploitation non contrôlée des pentes.

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Selon Roger Tafam, maire de la ville Bafoussam, près 492 ménages vivant sur des zones non constructibles ont été identifiés dans la partie urbaine de la ville en 2022 après une étude. « La situation évolue, car plusieurs facteurs rendent une zone non constructible. Elle peut faire l’objet d’un éboulement ou risque d’éboulement, ou alors d’inondation », relève-t-il.

Selon les données de la délégation régionale de l’Habitat et du développement urbain de l’Ouest, plus de 198 sites sont aujourd’hui classés inconstructibles dans la région. Pourtant, de nombreux habitants continuent d’y bâtir leurs maisons, faute d’alternatives foncières ou de contrôle effectif.

A en croire l’environnementaliste Jules Sonwa, la situation relève autant du climat que des pratiques humaines. « Nous avons déjà des sites identifiés comme dangereux dans la région de l’Ouest, mais beaucoup restent habités ou exploités. L’urbanisation sur pentes et les constructions sans études géotechniques aggravent le risque », déplore-t-il.

Le maire de la ville Bafoussam signale « qu’à chaque forte pluie, on observe le comportement de l’eau dans la ville, ce qui permet de déterminer les zones non constructibles ». Il conseille la vérification auprès de la municipalité, de la nature juridique du terrain par rapport aux règles d’urbanisme avant tout acte d’achat.

Aurélien Kanouo Kouénéyé

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