A travers leur coopérative dont le modèle économique repose sur l’achat, l’élevage en claustration et la revente, elles comptent lutter contre la pauvreté, moderniser et augmenter la production de cette spéculation décimée par la crise centrafricaine depuis une dizaine d’année.

 Avec son bâton du berger et ses bottes de protection contre les serpents, Sahadatou, la quarantaine entamée conduit chaque matin un groupe de femme au pâturage qu’elles ont créé au quartier lycée bilingue de Boubara, situé à environ 2 kilomètres du centre-ville.

Par ailleurs présidente de la coopérative cohésion sociale de Boubara dans l’arrondissement de Kétté, département de la Kadey, à l’Est, leur activité principale consiste à l’achat, l’élevage en claustration et la revente des bovins pour lutter contre la pauvreté. « Notre coopérative existe depuis 2019. Nous avons commencé par l’acquisition d’un site de 5 hectares à 75 000 F Cfa, financé par les membres », explique-t-elle.

A en croire, Zachari Lamdoum, consultant agropastoral, « l’élevage des bovins en claustration pratiqué par la coopérative cohésion sociale présente de nombreux avantages notamment, la limitation du vol de bétail, la réduction des conflits agropastoraux entre éleveurs et agriculteurs et la protection de l’environnement ». En plus souligne cet expert, ce modèle contribue à la relance de l’élevage de bovin décimé à plus de 70% par l’insécurité due à la crise centrafricaine depuis une dizaine d’année.   

Une initiative soutenue par des partenaires au développement du Cameroun. « La coopération germano-camerounaise à travers la Giz nous a accompagnés dans l’élaboration d’idées d’affaires, la rédaction des statuts, l’organisation des élections et la mise en place des structures de gestion », explique la présidente. Elle indique que la coopérative a également reçu entre autres, des semences, 10 bovins, 05 sacs de 100 kg de semence de « bracharia », 60 rouleaux de fil barbelés de 100 mètres et 2 pulvérisateurs à dos.

Après cinq ans d’existence, l’impact de cohésion sociale sur les populations de Bourbara se fait ressentir. « Cette année, la coopérative prévoir un bénéfice net de 750.000 F Cfa avec une prévision de 1 125 000 F Cfa pour l’année prochaine. Nous allons à long terme rechercher les financements pour construire une boucherie moderne et un logement d’astreint pour le berger et diversifier les activités », relève Yousoufa Oumaroua, premier adjoint au Maire de Kétté.

Selon Sa Majesté Philémon Ndanga Yourba, chef de Canton Gbaya/Est à Bourbara qui totalise 45 villages, l’élevage, l’agriculture et la pêche, constituent les principales activités des populations de cette localité.

Sébastian Chi Elvido de retour de Kétté