Est : le manioc, levier d’autonomisation des producteurs de Garoua-Boulaï

Dans cette localité de la région de l’Est qui accueille des milliers de réfugiés centrafricains depuis 2014, la modernisation de la production et la transformation de cette spéculation à forte demande booste les revenus des producteurs.

Madeline Songou, cultivatrice de manioc au village Sabal, localité située à environ 60 kilomètres de Garoua-Boulaï, chef-lieu d’arrondissement, raconte le changement qu’elle a expérimenté depuis 2024. « Aujourd’hui, je ne trempe plus le manioc dans les marécages ou les futs en plastiques comme avant. Nous avons désormais un bac moderne, plus hygiénique qui nous permet d’obtenir une pâte de manioc plus propre ».

Comme elle, 25 membres de la société coopérative Sabal dont 5 réfugiés ont vu leur méthode de production et de transformation du manioc se transformer. Grâce à un bac communautaire de fermentation moderne de 10 compartiments, la coopérative produit désormais 1.000 sacs de farine de 50kg par an.

En parallèle, l’acquisition de moulins, d’un magasin de stockage et structuration de leur activité ont permis d’augmenter considérablement leurs revenus. La qualité de cette farine a même permis à la coopérative de signer un contrat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) pour approvisionner sept écoles primaires publiques (Epp) de Garoua-Boulaï.

En effet le manioc consommé par plus de 90% de la population locale, est devenu un enjeu majeur dans un contexte de forte pression démographique. Selon la mairie, Garoua-Boulaï compte aujourd’hui 139 729 habitants, dont 89 023 autochtones et 50 706 réfugiés. Un afflux qui a entraîné une hausse de la demande en denrée alimentaires, alors que les méthodes de production restaient longtemps archaïques

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Pour répondre à ce défi, la coopération germano-camerounaise en partenariat avec l’Union européenne s’est engagée à soutenir la production et la transformation du manioc dans la zone. D’après un notable de Sabal, cet appui a notamment encouragé la création d’activités génératrices de revenus autour de la transformation du manioc. Cela a conduit à la construction d’un bac communautaire de fermentation de manioc, visant à accroître l’accroissement des revenus des ménages producteurs de manioc.

Cependant, souligne Luc Mermoz Gbeman, trésorier de la coopérative Sabal, la coopérative fait toujours face au manque des moyens de transport et des machines pour passer à l’agriculture mécanisée.

Sébastian Chi Elvido à l’Est

Mots – clés :

Agriculture

Manioc

Transformation

 

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