Infrastructure routière : Immersion dans le calvaire des habitants de Bonendale
La dégradation avancée de la route principale qui dessert le village Bonendale dans l’arrondissement de Douala 4e, paralyse depuis près de 2 ans, les activités économiques et le quotidien des habitants.
Des nids de poule, des crevasses, ou encore des fissures, sont entre autres obstacles auxquels sont confrontés les automobilistes et les piétons sur la route principale, qui dessert le village Bonendale dans l’arrondissement de Douala 4e.
Le mauvais entretien de cette route et les passages répétés des camions qui ravitaillent l’abattoir de Douala situé dans cette localité, occasionnent de multiples dégradations sur la chaussée. L’eau stagnante et les ordures font partie de ce décor désolant. « Si la pauvreté ne nous tue pas, c’est l’insalubrité qui va nous tuer », ironise, Hortense, une riveraine. Selon cette ménagère, cette route s’est progressivement dégradée depuis bientôt 2 ans. « Ça fait déjà plus d’un an que les travaux ont été entamé, mais le chantier n’évolue pas. Ils ont creusé les rigoles et ils n’ont pas achevé les travaux, ce qui a entraîné la stagnation des eaux usées », déplore Sylvie, une autre ménagère désemparée.
Martine, une commerçante installée depuis une dizaine d’années dans cette localité, se souvient avec amertume de l’époque où la route était encore praticable. « Avant, en saison sèche, les riverains mettaient des dos d’âne pour ralentir les motos. Maintenant, avec les rigoles qui ne sont pas achevées, c’est le chaos. Si on savait que le chantier ne devrait pas être achevé, on aurait préféré qu’ils ne touchent à rien », déplore-t-elle.
Ce mauvais état de la route en plus d’être un handicap pour la mobilité des habitants, paralysent aussi leurs activités économiques. « On dit que là où la route passe, le développement suit. Mais, ici, la route est dégradée, donc le développement aussi est bloqué. Avant on travaillait mieux, mais aujourd’hui les activités tournent au ralenti parce que les clients évitent cette route à cause de son état », déplore Marc T., un mécanicien. Comme Marc, Lydie a vu son revenu journalier chuté. « Avant, on vendait 100 sacs de ciment par semaine. Maintenant, on passe des jours sans en écouler un seul. On est obligé de fabriquer des parpaings et les stocker ailleurs », explique Lydie.
Les habitants, livrés à eux-mêmes, s’adaptent tant bien que mal. Pourtant, l’espoir s’amenuise avec l’arrivée de la saison pluvieuse. « En saison sèche, c’est déjà difficile. Imaginez dans un mois, quand il va pleuvoir. On ne sait pas ce qui nous attend », s’inquiète-t-il.
Face à cette situation, les habitants de Bonendale lancent un cri d’alarme. « Il faut que les autorités viennent finir ce qu’elles ont commencé. On ne peut plus vivre dans cette situation », déplore Sylvie.
Dans le cadre de ce reportage, nous avons contacté la Mairie de Douala 4e qui a sollicité un protocole d’interview. Malheureusement, toutes nos relances, pour obtenir une réponse, ont été vaines.
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire) en collaboration avec La Fortune KEKA







