Néonatalogie : Au Cameroun, la prématurité reste un problème de santé majeur

Avec une prévalence de 40% des décès néonataux liés à la prématurité au Cameroun et 38,2% en 2024 à l’hôpital Laquintinie, cet établissement sanitaire mise sur la formation de son personnel pour l’amélioration des soins et la réduction du taux de mortalité.

Le 12 mars 2023, Alice T, une jeune femme de 28 ans, est conduit d’urgence dans un hôpital privé à Douala, à environ 2 kilomètres de son domicile. Alice vient de donner naissance à un enfant prématuré à la maison, avec l’assistance d’une infirmière à domicile. Après cet accouchement inattendu, la mère et le bébé sont conduits d’urgence à l’hôpital pour leur prise en charge.

Malheureusement, lorsque l’équipe médicale a pu enfin intervenir, l’enfant était déjà décédé. « J’ai été surprise pour l’accouchement. J’ai effectué un voyage et je n’ai pas suivi régulièrement ma grossesse. Après la naissance, nous ne savions vraiment pas comment la situation devait évoluer. C’est une perte terrible, qui nous laisse un vide », regrette cette mère rencontrée ce mardi 18 novembre 2025 à l’hôpital Laquintinie, qui espérait accueillir son tout premier enfant.

La situation vécue par Alice n’est malheureusement pas un cas isolé, déplore le Dr. Happi Fossi Arielle, Médecin pédiatre et chef de service Néonatalogie de l’hôpital Laquintinie. Selon ce médecin, 40% des décès néonataux au Cameroun sont dus à la prématurité. En 2024, l’hôpital Laquintinie a enregistré 38,2% du taux de décès dû à la prématurité qui est toute naissance vivante avant 37 semaines d’âge gestationnel révolue.

A en croire le Dr. Charlotte Eposse, chef du département de pédiatrie à l’Hôpital Laquintinie de Douala, cette situation peut avoir plusieurs facteurs de risques, tels que des pathologies comme le diabète, l’hypertension artérielle chez la maman, ainsi que des infections, le stress, le fait de rester longtemps debout et le paludisme dans le contexte camerounais.

Toutefois, expliquent les médecins, le suivi est efficace pour prévenir et éviter le prématuré et les complications liées aux transports des bébés en passant d’un point A à un point B. « Dès qu’une femme sait qu’elle est enceinte, il faut qu’elle se rapproche d’une formation sanitaire pour que sa grossesse soit bien suivie. La surveillance de la grossesse va permettre de détecter des pathologies, mais aussi des situations qui peuvent amener à un accouchement prématuré », conseille le Dr. Happi Fossi Arielle.

C’est dans une vision de l’amélioration des soins et de la communication avec les familles que l’hôpital Laquintinie a organisé un atelier de formation du personnel de maternite et de néonatalogie du 18 au 19 octobre 2025,  en prélude de la journée mondiale du prématuré.

Hyacinthe TEINTANGUE

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.