Nyong et Mfoumou : Une dizaine d’écoles fermées faute d’enseignants

Une dizaine d’écoles fermées faute d’enseignants dans le Nyong et Mfoumou
Des syndicalistes expliquent ce phénomène, entre autres, par la création anarchique des écoles et une mauvaise répartition des enseignants, qui pour la grande majorité, préfèrent travailler dans les grandes métropoles .
Près d’une dizaine d’écoles primaires publiques dans les arrondissements d’Akonolinga et d’Ayos sont fermées et par conséquent non fonctionnelles depuis la rentrée scolaire 2024-2025. Ce constat a été fait par le préfet du Nyong et Mfoumou, François Etapa, dans une correspondance adressée le 04 octobre 2024 au Gouverneur de la région du Centre. Cette fermeture forcée selon le préfet, est due au manque de directeurs et d’enseignants dans lesdites écoles.
Tentant d’expliquer ce manque d’enseignants qui provoque la fermeture des écoles, Charles René Koung, le président du Syndicat national des instituteurs contractuels et des maitres des parents (Snicomp), fait savoir qu’il y a un déficit criard d’enseignants au Cameroun. Selon lui, en 2007, l’Etat avait plus de 30.000 enseignants à recruter au niveau de l’Education de base, mais malgré les différents recrutements, le déficit n’a pas totalement été comblé . « Au dernier recrutement de 3000 instituteurs, on a réceptionné 35.000 dossiers, vous comprenez qu’il y a un grand manque d’enseignants et l’Etat n’arrive pas à recruter la masse de chômeurs qu’il forme chaque année », ajoute Charles René Koung.
Le président du Snicomp pense également qu’il y a une mauvaise répartition des enseignants qui pour la grande majorité préfèrent travailler dans les grandes métropoles abandonnant les zones périphériques à cause des mauvaises conditions de vie. « La troisième raison vient des arriérés de prise en charge, car il y a des enseignants qui, deux à trois ans après leur recrutement n’ont pas de salaires », ajoute-t-il.
Pour Emanuel Thobie Mbassi Ondoa, « il s’agit des conséquences de la création anarchique des écoles ». Il dénonce le fait qu’« on a dans certaines localités une école de 20 élèves et à 3 Km plus loin, on en créée une autre.» Dans la même veine, un responsable au Ministère des enseignements secondaires (Minesec) qui a requis l’anonymat, explique que les écoles naissent de la pression de l’élite pour entretenir une clientèle électorale. « N’allez pas croire que c’est la direction de la carte scolaire qui propose cette création des écoles. Elle aussi les découvre pour la majorité », fulmine notre source.
Des données de la carte scolaire du ministère de l’Education de base, révèle qu’au primaire, de 2014/2015 à 2021/2022, le nombre d’écoles primaires est passé de 19 136 à 22 074 et 114 142 enseignants ont été recensés dans ces écoles qu’elles soient fonctionnelles ou non . « Au Cameroun, on ne respecte pas la carte scolaire qui en principe est la cartographie géographique des établissements scolaires détenue par l’Etat. C’est à partir d’elle qu’on peut décider par exemple, qu’étant donné que dans une zone ou une localité, il existe deux établissements un peu distants l’un de l’autre, on crée un autre au milieu en fonction des effectifs des élèves des deux écoles déjà existantes », souligne le secrétaire général de la Fecase.
Approché le mardi 10 décembre 2024, le délégué régional de l’Education de base pour le Centre, Benjamin Débonnaire Bidjo, s’est refusé à tout commentaire sur le sujet.
Mélanie Ambombo







