Présidentielle 2025 : A Kamkop, le dépouillement se fait à la lampe torche
Dans le centre de vote de la mission catholique de cette localité de Bafoussam 3 dans la Mifi, électeurs et curieux sont restés mobilisés jusqu’à la dernière minute, surveillant le dépouillement des urnes, pour garantir la transparence du scrutin présidentiel.
À la Mission catholique de Kamkop, à Bafoussam, la soirée du 12 octobre 2025 a pris des allures de veillée électorale. Trente minutes avant la fermeture du bureau de vote A, les électeurs, curieux et observateurs s’étaient déjà regroupés en petits cercles, impatients d’assister au dépouillement. Téléphones portables en main, certains filmaient, d’autres prêts à consigner les résultats de chaque candidat sur du papier. Dans la foule, le président de la commission locale invite un citoyen à desceller l’urne, sous le regard attentif du public devenu témoin. Personne ne veut manquer l’instant.
Dans la salle exiguë, les quatre scrutateurs choisis parmi les électeurs prennent place. L’air est lourd, les murmures discrets, jusqu’à l’ouverture de la première enveloppe. Le nom du candidat du Fsnc retentit : un cri de joie fuse, suivi d’un silence respectueux. Au tableau noir, les colonnes réservées aux candidats se remplissent peu à peu. 410 inscrits, 250 votants. Le décompte se fait à haute voix, chaque bulletin déclenche un souffle, un soupir, un éclat ou un murmure.
Dans les bureaux B, C, D, E et F, dépourvus d’électricité, la scène prend une tournure quasi symbolique. Lampes torches et téléphones allumés remplacent l’électricité absente. Les électeurs, alignés derrière les scrutateurs, éclairent à tour de rôle les bulletins et le tableau de comptage. Certains tiennent la lumière au-dessus des urnes, d’autres suivent des yeux chaque coup de craie inscrit sur le tableau. « Nous voulons voir, comprendre et témoigner », souffle une jeune femme, les yeux rivés sur les résultats.
L’ambiance est tendue mais disciplinée. Entre rires nerveux, applaudissements et échanges, les électeurs restent concentrés jusqu’à la dernière enveloppe. Assis sur un banc, Christian Talla note scrupuleusement les chiffres au fur et à mesure. « Cette élection est spéciale. Nous avons voté, et cette fois, nous surveillons notre vote jusqu’au bout », confie-t-il. Non loin de lui, Jean Bosco Fonkou promet d’accompagner la commission locale jusqu’à l’antenne d’Elections Cameroon de Bafoussam 3e pour s’assurer de la transmission des procès-verbaux.
Dans ce centre de vote qui compte douze bureaux, la même ferveur s’observe partout. Chacun veille, éclaire, observe, commente. Ces électeurs ayant exprimé leur devoir citoyen dans ce centre de vote font ainsi partie des 880 390 inscrits répartis dans les 3 195 bureaux de vote que compte la région de l’Ouest., selon les statistiques d’Elections Cameroon.
Aurélien Kanouo Kouénéyé







