Présidentielle 2025 : Des électeurs privés de vote à Obogo

Des électeurs sont venus voter avec espoir… pour repartir bredouilles. Nom absent des listes, bureaux introuvables, plateforme Elecam inaccessible : des heures d’attente se sont transformées en frustration et désillusion.
Yaoundé, 12 octobre 2025. Gaëlle T. arrive à son bureau de vote à Obogo, confiante et prête à exercer son droit. Mais son espoir s’évanouit rapidement. « Je suis arrivée à 9 h, mais mon nom n’était pas sur les listes. On m’a envoyée d’un bureau à un autre, et à chaque fois, impossible de voter », raconte-t-elle, la voix chargée de dépit.
À l’École publique d’Efoulan, Grégoire Ndzana montre sa carte d’électeur acquise depuis 2018 : « Les agents d’Elecam m’ont conseillé de vérifier mon bureau sur la plateforme… impossible ! Le site est inaccessible, et pourtant c’est ici que j’ai voté il y a sept ans », fulmine-t-il, regrettant sa journée de travail sacrifiée.
La fatigue et la déception s’installent à mesure que la journée avance. Certains restent, espérant une solution de dernière minute. D’autres, comme Mama Jeannette, viennent de loin et se heurtent à des règles strictes : « Je me suis inscrite dans les Hauts plateaux à l’Ouest mais, à cause d’un problème de santé, je n’ai pas pu voyager plus tôt. Je pensais pouvoir voter ici… on m’a refusé. On m’a dit que j’aurais dû demander ma délocalisation à Elecam. »
Même ceux arrivés en retard se retrouvent bloqués, confrontés à des listes éparses ou mal affichées. Chaque visage raconte la même histoire : le désir de voter, étouffé par un système qui ne leur permet pas de faire entendre leur voix.
Mélanie Ambombo