De nombreux anciens électeurs à l’élection présidentielle 2018 ne retrouvent pas leurs noms sur les listes de vote affichées devant les bureaux de vote par Elecam à l’école Saint Jean Bosco de Douala. Une situation qui a empêché plusieurs personnes de voter le 12 octobre 2025.

De longues files d’attente, des visages inquiets et des voix qui s’élèvent. Ce dimanche 12 octobre 2025, aux environs de 14h, Jean T., un homme âgé de 38 ans, s’est rendu au centre de vote de l’école Saint Jean Bosco à Akwa, dans l’arrondissement de Douala 1^er. Confiant, il espère exercer son droit de vote pour élire le président de la République. Mais à son arrivée, il est confronté à une réalité déconcertante : son nom n’apparaît pas sur la liste affichée. La frustration se lit sur son visage. « Je suis venu ici en toute confiance, mais mon nom n’apparaît nulle part. Je ne comprends pas ce qui se passe alors que c’est ici que j’ai voté en 2018 », confie Jean T., dont le regard trahit lune profonde déception.

Jean n’est pas un cas isolé. Plusieurs autres électeurs, ayant voté dans ce même centre lors de la précédente élection, se retrouvent aujourd’hui sans trace sur les listes électorales. « J’ai voté ici en 2018, et aujourd’hui, mon nom a disparu. Je ne comprends pas pourquoi, alors qu’en vérifiant nos noms, on se retrouve avec ceux de personnes décédées depuis plusieurs années », témoigne Josiane N.

Selon Alhadji Mahamat, représentant du Front national pour le salut du Cameroun (FNSC), cette journée de vote est marquée par la présence de plus de 20 électeurs se plaignant de ne pas retrouver leur nom sur la liste. Il accuse Elecam, l’instance en charge du processus électoral, d’être à l’origine de ce problème, qu’il considère comme une tentative délibérée de priver certains citoyens de leur droit de vote. « Ce problème est un signe clair d’un manquement intentionnel de la part d’Elecam, visant à empêcher certains électeurs d’exercer leur droit », affirme-t-il.

Suzy Moelle Kame, membre représentant d’Elecam dans ce centre de vote, reconnaît cette difficulté. Selon elle, ce problème résulte en partie du fait que certains citoyens ont eux-mêmes effectué une mise à jour de leurs informations. D’après elle, plutôt que de se rendre dans leur nouveau centre de vote correspondant, ils préfèrent venir dans leur ancien centre, où leurs données sont encore enregistrées. Elle explique également que certains électeurs, par inattention ou précipitation, ne prennent pas le temps de chercher correctement leur nom sur la liste, ce qui empêche leur inscription malgré leur présence légitime.

Hyacinthe TEINTANGUE