Présidentielle 2025 : « L’un des défis a été d’allier rapidité et précision, sans sacrifier les étapes de la vérification »
Marthe Ndiang, rédactrice en cheffe de DataCheck, un pure player spécialisé en la vérification des faits, raconte l’expérience vécue en matière de désinformation durant la période électorale d’octobre 2025 au Cameroun.
Quels ont été les principaux types de désinformation observés durant la période électorale de 2025 ?
Les principaux types de désinformation observés durant la période électorale de 2025 au Cameroun sont, la diffusion des fausses informations pour discréditer certains leaders des partis politiques ; les deepfakes ; des vidéos et photos créées à l’aide de l’IA pour manipuler l’opinion. Nous avions aussi des vidéos et photos décontextualisées, la post-vérité ou encore les théories du complot. Bref, des informations non vérifiées, mais diffusées pour semer la confusion, le trouble et la méfiance au sein de l’opinion publique.
Quels ont été les responsables de la propagation des fausses informations ?
Les groupes ou acteurs majeurs responsables de la propagation des fausses informations durant la période électorale au Cameroun en 2025 incluent les réseaux sociaux, Facebook, WhatsApp, TikTok et Twitter comme principaux vecteurs de désinformation et les discours de haine. Mais Facebook a la part belle. Il y a aussi ceux qu’on a pris l’habitude d’appeler influenceurs et les personnalités publiques qui utilisent leur plateforme pour diffuser ou amplifier des narratifs faux. Certains médias en ligne également.
Quelles sont les difficultés rencontrées pendant la vérification des faits durant cette période ?
Les réseaux sociaux sont inondés de fausses informations, de montages vidéo et photos, de documents faux ou douteux, avec en prime, la manipulation de l’information aussi bien des acteurs politiques et leurs équipes que des « influenceurs » qui diffusent alors des informations mensongères pour manipuler l’opinion publique. Cela rend la vérification des faits encore plus difficile, l’accès limité voire impossible à certaines zones ou sources. Autres défis, allier rapidité et précision, sans sacrifier les étapes de la vérification ; la gestion des tensions post-électorales où la pression est encore montée d’un cran car la publication d’un fact-checking peut-être mal interprétée ou instrumentalisée, de quoi envenimer une situation déjà tendue.
Interview réalisée par Blaise Djouokep







