Présidentielle 2025 : Ambiance électrique à Obobogo et Damas

Les votants ont exigé de vivre de bout en bout tout le processus de dépouillement dans des bureaux de vote.
Ambiance surchauffée au bureau de vote de l’école privée Les Colibris A, au quartier Obobogo dans l’arrondissement de Yaoundé 3e. À peine 18h sonnées, la cour de l’établissement est noire de monde. Les électeurs, restés jusqu’à la fermeture des urnes, se pressent désormais contre les fenêtres, s’agglutinent aux portes, bouchant toutes les issues. Le ton monte vite : « On veut un dépouillement transparent ! », crie une voix au milieu de la foule. D’autres refusent de quitter les lieux.
Les éléments de la police, déployés sur place, peinent à contenir la marée humaine. Ordres et contre-ordres fusent : « Silence ! Restez à l’extérieur ! » Mais rien n’y fait. On se bouscule, on se marche sur les pieds, on grimpe même sur la balustrade pour apercevoir le moindre mouvement à l’intérieur. L’atmosphère est électrique, presque étouffante.
Même scénario, mais plus explosif encore, au collège La Rosière de Damas, toujours dans Yaoundé 3e. Ici, le dépouillement a des airs de finale de Coupe du monde. À chaque fois qu’est prononcé le nom d’un parti de l’opposition – donné favori – la foule exulte, hurle, tape des mains, scande des slogans. « On va gagner ! » entend-on dans un concert de klaxons et de cris.
La pluie, qui s’invite de nouveau sur la ville, n’y change rien. Les électeurs restent cramponnés, trempés mais euphoriques. « On a toute la nuit devant nous ! » lance un jeune homme hilare, visage ruisselant sous la pluie.
L’ambiance vire cependant à la tension quand la foule exige de voir les procès-verbaux. Certains responsables tentent d’empêcher les citoyens de filmer les résultats affichés au tableau. Mauvaise idée : la clameur redouble. À l’entrée de l’un des bureaux, des électeurs promettent de ne laisser sortir personne avant la publication officielle des résultats. Les forces de l’ordre, dépassées, observent impuissantes ce déchaînement d’émotions – entre espoir, colère et excitation.
Mélanie Ambombo