Paludisme : En hausse, la prévalence reste alarmante dans le Grand Sud

Dans les régions du Centre, de l’Est et du Sud, les données sur le paludisme sont inquiétantes chez les enfants de moins de 5 ans, d’après une récente étude de l’institut national de la statistique. Une situation que des médecins imputent à plusieurs facteurs, tels que la pluviosité dense, propice au développement des moustiques.

Thérèse Bilounga se souvient encore du décès le 18 mars 2023 de son fils Ethan âgé seulement de 9 mois des suites de paludisme. « Tout a commencé trois jours avant son décès par une forte fièvre. Je lui ai fait boire une mixture qu’il a aussitôt rejeté, prise de panique je lui ai pris quelques sirops chez le vendeur de médicaments du coin. Mais, la situation s’est davantage corsée deux jours après.  Au dispensaire, on lui a diagnostiqué un paludisme sévère qui a fini par le tuer », raconte la jeune dame les yeux embués de larmes.

Une pathologie qui touche de plus en plus les enfants,  selon l’Institut national de la statistique ( Ins),  dans  son rapport sur « la Faible réduction de la prévalence parasitaire du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans au Cameroun en 2023 », publié le 21 février 2025. Cette institution révèle que la prévalence élevée du paludisme chez les enfants de 6-59 mois, constitue la première cause de morbidité et de mortalité pour cette classe vulnérable.

Infirmière dans un centre de santé dans la ville de Sa’a, Raphaelle Ongolo, affirme qu’au cours de ces dernières années, le paludisme reste la principale cause de consultation des enfants.  A ce propos, l’INS indique  qu’entre 2018 et 2022, la charge du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans et la prévalence des facteurs de risque environnementaux se sont aggravées, en particulier dans les régions du Centre, du Sud et de l’Est.

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Alors que la tendance nationale a augmenté de 24 à 26%, les tendances régionales montrent des augmentations encore plus marquées dans les régions du Centre de 47 % à 49 % , du Sud de 33 % à 46 % et de l’Est de 35 % à 41%.

Pour baisser la prévalence du paludisme chez les enfants de 6-59 mois, il est important de rechercher les causes profondes qui sous-tendent cette persistante dans ces régions du Grand Sud, fait observer Dr Paul Tassé, médecin généraliste.  Il explique cette forte prévalence dans ces trois régions par le fait qu’elles sont toutes situées dans un même espace agroécologique qui est favorable à une pluviosité dense et propice au développement des moustiques.

En 2022, le Programme élargi de vaccination a révélé que le pourcentage de ménages ayant des flaques d’eau stagnantes, des broussailles, ou des arbres dans la cour ou dans les environs du logement est de 76% dans le Centre, 61,8% à l’Est et 68,3% dans la région du Sud.  Sans oublier un faible accès des ménages des régions du Centre et du Sud aux moustiquaires.

Il faut  souligner que la prévalence de cette maladie persiste et pourtant depuis le 22 janvier 2024, le Cameroun a lancé la vaccination systématique contre le paludisme dans 42 districts et 411 aires de santé. La population cible étant constituée des enfants de 6 à 24 mois. Au regard de ces différentes actions mises sur pied par le gouvernement pour lutter efficacement contre cette maladie, elle persiste.  « Il faut continuer la sensibilisation sur la gravité du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans. Le gouvernement devrait également accroitre la sensibilisation accrue des ménages dans l’assainissement de leurs milieux de tout en intensifiant la mise en œuvre des interventions de lutte anti vectorielle », réagit Dr Line Mbezele.

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Mélanie Ambombo

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