Douala : La flambée des prix de Gingembre fragilise les commerçants

La hausse du prix de cette épice très prisée dans la cuisine locale, a poussé de nombreux vendeurs à changer de secteur d’activité dans la capitale économique. Entre désillusion et adaptation, les commerçants partagent leur lutte quotidienne face à une inflation croissante qui menace leur subsistance.

Gloria Tchakounte, mère de 5 enfants et vendeuse de gingembre (communément appelé Djindja) depuis plus de 11 ans, subit une baisse de ses revenus depuis quelques mois. « Auparavant, je réalisais entre 4 000 et 5 000 F Cfa de bénéfice par sac de gingembre vendu, avec une rotation de 2 à 3 sacs par jour. Mais aujourd’hui, avec la hausse des prix, mes clients se font de plus en plus rares », regrette cette commerçante, que nous avons rencontré, vendredi 11 avril 2025, au marché Sandaga, dans l’arrondissement de Douala 1er.

Non loin d’elle, Borelle Mefack, une ancienne vendeuse de gingembre, témoigne que cette hausse des prix, d’abord saisonnière, est rapidement devenue une véritable calamité. En l’espace d’un an, le prix d’un sac de 125 kg de gingembre est ainsi passé de 30 000 à 180 000 F Cfa. « Au mois de décembre 2024, alors que la hausse était encore plus préoccupante, je n’arrivais pas à écouler la moitié d’un sac par jour, alors que je vendais habituellement au moins deux sacs. Face à cette tendance du marché, j’ai décidé d’abandonner la vente du djindja pour me tourner vers des produits comme les tomates et les carottes, où je m’en sors mieux », explique Borel Mefack.

A en croire Mballa, un grossiste, les prix du gingembre ont évolué de manière imprévisible en 2024. « En 2023, le sac de djindja se vendait entre 30 000 et 50 000 F Cfa. On subit un bond brutal en 2024 où le sac est passé de 80 000 F Cfa à 120 000 F Cfa à la fin de l’année.  Aujourd’hui, on frôle les 180 000 F Cfa, alors que le mois d’avril est la  période  de récolte dans les zones de production. C’est insoutenable », déplore ce grossiste.

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Les conséquences de cette flambée des prix n’affectent pas seulement les petits commerçants. A en croire, Idriss, le propriétaire d’un restaurant, avec la hausse du prix de cette épice indispensable dans sa cuisine, il peine à s’approvisionner.   « Je dois souvent acheter du djindja pour éviter de perdre mes clients. Pourtant, débourser une somme importante pour une marchandise dont le prix explose chaque mois est frustrant. La quantité que j’achetais à 500 F Cfa il y a un an est désormais à 1 500 F Cfa. Je me sens débordé face à cette situation », dit-il.

Selon les grossistes, la hausse du prix du djindja est surtout liée à l’exportation de ce produit vers les pays voisins et la Chine. « Après la crise de la Covid-19, les Nigérians et les Chinois ont intensifié l’exportation de nos produits locaux, notamment le djindja. Dès lors, ce produit est devenu non seulement coûteux sur le marché local, mais aussi rare », souligne Dylan Abomo, un vendeur grossiste. Selon ces commerçants, les gingembres commercialisés à Douala, sont produits principalement à  Melong, Santchou et Bertoua.

Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)

Mots – clés :

commerce

gingembres

 

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