Lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme : le Cameroun sommé de respecter ses engagements.

Lors d’un entretien à huis clos entre le ministre de la Santé publique avec les hauts responsables du Fonds mondial à Genève, l’institution a exigé un respect strict des engagements de cofinancement dans la lutte contre ces trois pandémies pour éviter une réduction des subventions.

En marge de la 78e Assemblée mondiale de la santé ouverte à Genève en Suisse le 18 mai 2025 et ce jusqu’au 27 mai 2025, le ministre de la Santé publique, (Minsanté), Manaouda Malachie, a eu une audience à huis clos avec les hauts responsables du Fonds mondial de lutte contre le Vih, la tuberculose et le paludisme. Parmi les interlocuteurs du Minsanté figurait Mark Eldon-Edington, chef de la Division de la gestion des subventions de cette institution, principal bailleur de fonds du Cameroun dans la lutte contre ces trois maladies.

L’un des sujets les plus sensibles abordés a été l’impact de la suspension partielle des financements américains, partenaire qui représente à lui seul, environ un tiers des contributions au budget du Fonds mondial qui a déjà mobilisé près de 1,3 milliard de dollars en faveur du système de santé camerounais au fil des années. De ce fait, il ne sera plus possible d’assumer la totalité des financements qu’ils (Etats-Unis) soutenaient jusqu’ici.

Face à cette réalité, un réajustement stratégique des activités a été convenu. Les parties se sont accordées sur la réduction des interventions non essentielles afin de préserver les actions vitales pour la population. En parallèle, le pays devra respecter ses engagements de cofinancement de ces maladies. Un non-respect des obligations au cours du cycle de subventions, peut entrainer une réduction de 20% des fonds à percevoir. « « Ce genre de menaces pèsent sur le Cameroun parce que le pays souffre d’un manque de priorisation des financements. Il y a aussi une fragilité du système de santé par la mal gouvernance. Vous pouvez voir que les structures telles que la Cename ne sont pas capable de garantir une gestion efficace des intrants et produits pharmaceutiques d’où les importantes péremptions enregistrées », déplore une source anonyme contactée au Minsanté.

A lire aussi :  Néonatalogie : Au Cameroun, la prématurité reste un problème de santé majeur

 Cet avertissement du Fonds mondial nait du fait que le Cameroun n’a pas tenu promesse dans le cofinancement de la lutte contre ces trois maladies pour le cycle 2021-2023. Selon « l’aide-mémoire », tiré de la mission du Fonds mondial au Cameroun du 26 février au 6 mars 2024, publié par le blog l’Urgentiste, le pays n’a pas verser les 11,283 millions d’euros (7,4 milliards de F Cfa) destinés à l’achat des produits tels que les antirétroviraux (Arv), les tests de charge virale et de diagnostic rapide (Tdr), les médicaments de première ligne pour la tuberculose, ainsi que les combinaisons thérapeutiques à base d’Artémisinine (Act) pour le paludisme.  Seuls, 2,753 millions d’euros (1,806 milliard de F Cfa) pour le Vih, ont été versés et les deux autres maladies n’ont reçu aucun financement. Le Fonds mondial qui non seulement va exiger le versement des autres 6,382 millions d’euros (4,186 milliards de F Cfa) manquant va aussi menacer de suspendre ces décaissements en faveur du Cameroun.

Dans la suite de leurs rapports, le Minsanté a rassuré sur la destruction effective des produits pharmaceutiques périmés, donc le coût avait été évalué par l’institution à 9,3 millions d’euros soit 6,1 milliards de F Cfa. Entre autres, la situation de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments essentiels (Cename) a été évoquée. Le Minsanté a insisté sur la nécessité d’une rigueur absolue dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des intrants telle que recommandé en 2024 par le Fonds mondial. Il a également souligné l’urgence de mettre fin aux dépenses inéligibles, y compris au niveau des fonds régionaux. « Pour sortir de ce genre de menace et éviter une humiliation, le Cameroun doit pouvoir gérer efficacement et à bon escient les subventions du Fonds mondial tout comme il doit rechercher à assurer le financement domestique de son système de santé », recommande notre source au Minsanté.

A lire aussi :  Néonatalogie : Au Cameroun, la prématurité reste un problème de santé majeur

Mélanie Ambombo

Mots – clés :

sante

VIH

 

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.