Ils sont installés le long du corridor Magba–Santchou, en passant par Bangourain, Galim, Babadjou et Fongo-Tongo, des localités limitrophes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à un conflit armé depuis 2016. À l’approche de la présidentielle 2025, Elections Cameroon tire la sonnette d’alarme.

À quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025, 127 bureaux de vote de la région de l’Ouest sont exposés à une menace sécuritaire. Installés sur l’axe Magba–Santchou, en passant par Bangourain, Galim, Babadjou et Fongo-Tongo, ces bureaux partagent une longue limite territoriale avec les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en conflit depuis 2016.

Une situation qui inquiète les autorités. Le délégué régional d’Elections Cameroon (Elecam) pour l’Ouest alerte sur les attaques, enlèvements et sabotages menés par des groupes armés non étatiques, qui compliquent la sécurisation du processus électoral dans ces localités. « Ces menaces fragilisent la participation électorale », a-t-il déclaré lors du Comité de coordination administrative et opérationnel de l’Ouest pour le compte du premier semestre 2025, tenu les 16 et 17 juin 2025 à Babadjou.

Face aux défis sécuritaires, l’organe en charge des élections appelle à une synergie entre autorités administratives, forces de défense, partis politiques et populations, afin de garantir la protection des électeurs, du personnel électoral et du matériel de vote dans la région de l’Ouest. Car sans sécurité, il est difficile d’assurer une élection crédible et inclusive.

Selon Elecam, la peur et l’insécurité dans ces zones contribuent à la baisse des inscriptions, compromettant ainsi la représentativité des populations locales. « J’en appelle à une synergie d’action entre les autorités administratives, sécuritaires, les leaders politiques et les populations, afin de relever les défis sécuritaires des prochaines échéances électorales », sollicite, Awa Fonka Augustine, gouverneur de la région de l’Ouest. 

Cette région accueille un grand nombre de déplacés internes, venus des zones en proie aux velléités sécessionnistes. Ce flux a conduit à la création de 58 nouveaux bureaux de vote. Au 31 décembre 2024, le fichier électoral régional comptait 880 392 inscrits répartis dans 3 194 bureaux de vote.

Toutefois, sur 139 008 nouvelles cartes produites, seulement 23 759 ont été retirées, soit un taux de distribution de 13,1 %, selon Elecam. Les statistiques des opérations débutées le 2 janviers 2025 font état de 24 049 nouveaux inscrits, avec une proportion de 69,02% d’électeurs âgés de moins de 35 ans, contre 30,98% d’électeurs dont l’âge est supérieur à 35 ans, a déclaré Augustine Awa Fonka, gouverneur de la région de l’Ouest.

Malgré les campagnes de sensibilisation menées par les partis politiques, avec l’aide des 40 antennes communales d’Elecam, la mobilisation reste faible. « Les citoyens attendent le lancement de la campagne électorale pour s’inscrire », constate le gouverneur. C’est le cas d’Aristide N., 32 ans, conducteur de moto à Mbouda, qui n’a jamais voulu s’inscrire sur les listes électorales. « Les résultats sont connus d’avance. Que l’on vote ou pas, cela ne change rien », pense  Aristide.

Aurélien Kanouo Kouénéyé