A 79 ans, l’ancien ministre veut rompre avec le vieux système, en réhabilitant les Camerounais dans leurs droits.

Sa démission du gouvernement a été marquée par une sortie médiatique tonitruante. Le 25 juin 2025, Issa Tchiroma Bakary, ex-ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), adressait une missive à tous les Camerounais. Intitulée « Le Peuple au Pouvoir », sa lettre traçait d’emblée les grandes lignes de son ambition présidentielle. Par une phrase tranchante, le candidat à la présidentielle du 12 octobre 2025 clamait déjà : « Le temps du changement est venu ». Un changement qu’il compte implémenter par une nouvelle forme de fédéralisme choisie par le peuple souverain.

Dans un discours marquant la rupture d’avec le régime Biya qu’il a pourtant servi durant des décennies, Issa Tchiroma Bakary a ainsi laissé voir les lignes de la transition politique. Épousant le « Trop, c’est trop » que claironne le peuple depuis des années, il pense pouvoir « en finir avec le vieux système, redonner du sens à la démocratie ».

C’est fort de cette ambition que le président du Front pour le Salut National du Cameroun (Fsnc), né le 10 septembre 1946 à Garoua, appelle d’abord tous les Camerounais à l’unité nationale. Et de leur proposer la restauration de la justice et le rétablissement de l’égalité. « Ceux qui trahissent la République, corrompus, prédateurs, profiteurs, seront écartés et sanctionnés… Que chacun, du ministre au planton, mesure sa part de responsabilité dans la destinée collective », relève-t-il. Mais, il faut en sus remettre la sécurité nationale à son firmament. Mieux, il est urgent de tordre le coup aux différentes menaces sécuritaires qui minent le Cameroun et restaurer la quiétude dans les métropoles.

S’il y a une cible privilégiée à laquelle s’adresse Issa Tchiroma, c’est bien la jeunesse. L’ingénieur ferroviaire de formation lui demande de croire. Croire aux initiatives comme le Fonds National d’Initiative Jeunesse, l’innovation portée par le numérique, l’organisation des États généraux de l’Éducation… Au cœur de l’avenir, femmes et familles ne sont oubliées ; tout comme les travailleurs et agriculteurs méritent mieux, et la diaspora doit être reconsidérée.

Malgré son interdiction de sortir du pays, Issa Tchiroma se montre déterminé à en découdre avec un système dont il était, il y a peu, un apparatchik. Au Minefop du 04 janvier 2019 au 24 juin 2025, il a été à la Communication (30 juin 2009 au 04 janvier 2019) et aux Transports (27 novembre 1992 au 19 septembre 1996).

Michel Ndjomo

Cet article a été produit dans le cadre du projet Partenariat pour l’intégrité de l’information