Présidentielle 2025 : Au Cameroun, la répression violente des manifestations inquiète
Depuis l’annonce imminente de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, des manifestations ont éclaté dans plusieurs localités du Cameroun, accompagnées de répressions parfois violentes et mortelles. Face à ces situations, l’ONU et l’UE dénoncent les facteurs excessifs à la violence et aux violations des droits humains.
Le dimanche 26 octobre 2025, veille des proclamation officiels des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, aux environs de 16 h, des groupes de jeunes ont manifesté dans plusieurs quartiers de la ville de Douala. Ces manifestants revendiquent la victoire du candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary avant la proclamation officielle des résultats. Le mouvement d’humeur de ces groupes de jeunes, a occasionné des affrontements avec des forces du maintien de l’ordre. Malheureusement, plusieurs personnes ont été blessées et quatre citoyens ont perdu la vie et 105 personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue selon les autorités.
Face à cette situation de violences mortelles, l’Organisation des Nations unies (ONU), appelle à la retenue et à l’ouverture d’enquêtes approfondies. « Depuis hier (dimanche 26 octobre 2025 NDR), nous recevons des informations choquantes faisant état de personnes tuées, blessées ou arrêtées lors de manifestations liées à l’annonce aujourd’hui (lundi 27, NDR) des résultats de l’élection présidentielle. Nous appelons à la retenue, à l’ouverture d’enquêtes et à la fin des violences », déclare Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, sur le réseau social X.
Dans la journée du 27 octobre 2025, dès le matin et après la proclamation des résultats officiels par le Conseil constitutionnel ou le président sortant Paul Biya est déclaré vainqueur avec 53,66 % des suffrages exprimés, les tensions ont encore augmenté dans plusieurs localités du pays. « À quoi ça sert de demander au peuple de voter, si c’est pour voler sa victoire, tirer et emprisonner les citoyens ? Non un gagnant ne fait pas ça », déplore un jeune manifestant ce lundi 27 octobre 2025 à Douala.
Dans sa déclaration rendue publique le 28 octobre 2025, l’Union Européenne (UE) se dit profondément préoccupée face à la répression violente des manifestations qui ont eu lieu les 26 et 27 octobre 2025, et déplore la mort par arme à feu de plusieurs civils.
Selon le Dr. Armand Mbaha, sociologue, cette crise post-électorale a plongé le Cameroun dans une situation critique, qu’il qualifie même de pays mort. « Depuis l’annonce imminente des résultats jusqu’à la proclamation officielle, tout est bloqué. Les marchés, les écoles et plusieurs entreprises sont restés fermés à ce jour, en raison du climat d’affrontement, d’insécurité et de peur qui règne dans le pays », souligne ce sociologue.
Afin de préserver la stabilité et la cohésion nationale et de promouvoir les valeurs démocratiques et les droits de l’homme, relève l’UE, il est important de garantir la sécurité et l’intégrité physique de tous les acteurs politiques de ce processus et d’encourager tous les acteurs politiques et sociaux à engager rapidement un dialogue constructif.
Hyacinthe TEINTANGUE
Cet article a été produit dans le cadre du projet Partenariat pour l’intégrité de l’information.







