Santé communautaire : De nouvelles conventions pour améliorer l’accès aux soins
Le ministre de la Santé publique a signé quatre conventions-cadres avec des partenaires stratégiques qui ont pour objectif d’accompagner le pays dans sa volonté de rapprocher les soins sanitaires des populations.
« J’ai vu des femmes parcourir dix kilomètres avec un enfant malade sur le dos », confie Jean-Marie, ancien infirmier en chef à Ngoro, dans le Mbam-et-Kim. « Parfois, quand elles arrivaient, il n’y avait plus de médicaments. » Son témoignage illustre le difficile quotidien de milliers de familles dans les zones rurales, où l’accès aux soins reste un défi constant.
Les dernières données de l’Enquête démographique et de santé (Dhs 2018), montrent qu’environ 66 à 69 % des naissances au Cameroun sont assistées par du personnel qualifié. Dans le même temps, des études de terrain estiment qu’à peine 42 % de la population vit à moins de 5 kilomètres d’une formation sanitaire. Autrement dit, pour beaucoup de Camerounais, se soigner reste une épreuve de distance et de moyens.
C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, a signé le 24 octobre 2025, à Yaoundé, quatre conventions-cadres avec des partenaires stratégiques : l’Association camerounaise d’aide à l’hygiène et à l’insertion des jeunes dans les collectivités (Acahijec) , Evidence Action, Association des communes du Val d’Hérens( Acvh) et Join Acting Process For the Success Sustainable Objectives (Japsso).
L’objectif étant de renforcer la santé communautaire et assurer la prévention et la gouvernance du système sanitaire, dans la droite ligne du Plan national de développement sanitaire (Pnds 2021-2025).
Dans ce nouveau contrat, il est question que chaque partenaire apporte son expertise : Acahijec va promouvoir l’hygiène et la sensibilisation des jeunes ; Evidence Action interviendra dans la santé maternelle et infantile ; Acvh va lutter contre les hépatites virales, qui touchent près de 10 % des adultes et Japsso œuvrera auprès des populations vulnérables.
« Ces conventions traduisent une volonté commune d’unir nos forces pour garantir à chaque Camerounais un accès équitable à des soins de qualité », a déclaré le Minsanté. Mais des défis budgétaires demeurent. En 2025, le Cameroun a consacré moins de 5% de son Pib à la santé, bien en dessous de la cible de 15 % fixée par la Déclaration d’Abuja.
« Pour que ces partenariats tiennent leurs promesses, il faudra une coordination efficace, un suivi rigoureux et une implication réelle des communautés », pense le médecin généraliste Dr Paul Tassé. Et Jean-Marie de conclure, « Ce que les gens attendent, ce n’est pas de nouveaux discours, mais un poste de santé à proximité… et des médicaments qui ne manquent plus. »
Mélanie Ambombo







