Abus sexuels : Une nouvelle association pour la protection des mineurs

Baptisée « Là pour toi », cette association en plus de s’engager à lutter contre les troubles psychologiques qui affectent souvent les victimes, met à leur disposition des gynécologues, des psychologues et des avocats.

Alors qu’elle n’a que 13 ans, Charlotte Noëlle Fotso, est droguée et abusée sexuellement  par ses camarades de classe. Une situation assez traumatisante pour une jeune fille de son âge. Pour accompagner les mineurs victimes de violences sexuelles, cette Camerounaise aujourd’hui ingénieure dans une industrie minière en France a créé l’association « Là pour toi ».

En collaboration avec des médecins gynécologues, des psychologues et des avocats, cette association officiellement lancée le 11 février 2025, va apporter aux victimes qui n’ont jamais osé parler de leurs abus, des séances de thérapie individuelles et collectives, des soins médicaux spécialisés et un soutien juridique. « Nous encourageons les victimes ou leurs familles à signaler ces violences via notre numéro vert. Par la suite, nous allons leur garantir des suivis psychologique, psychiatrique et gynécologique car de tels actes ont des conséquences graves sur la santé physique et mentale des victimes », explique Charlotte Noëlle Fotso.

Concrètement, 24 séances de thérapies individuelles et 24 autres pour les thérapies collectives sont prévues pour l’accompagnement psychologique des victimes, car selon la psychologue, Dr Gaelle Mbella, ces violences entraînent de graves troubles psychologiques. A propos, la Direction de la Promotion de la santé du Ministère de la Santé publique (Minsanté) a rapporté dans son Bulletin épidémiologique national de la santé mentale publié en avril 2024, qu’entre 2021 et 2023 le Cameroun a enregistré plusieurs cas de troubles mentaux. Avec la psychose comme pathologie la plus fréquente avec 41 631 cas enregistrés, suivie de la dépression avec 18 773 cas et de la consommation des drogues qui touche 10 151 victimes.

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Même si le Code pénal camerounais prévoit des sanctions contre les auteurs de harcèlement et d’abus sexuels sur mineurs, Me Raoul Bouga reconnait que ces lois et réglementations ne sont pas toujours respectées, et que les victimes de ces violences rencontrent parfois des difficultés à obtenir justice. « Oui à travers des associations il est possible de lutter contre les violences basées sur le genre (Vbg) », acquiesce Rose Nicole Famo, Assistante programmes, chargée du portefeuille genre à la Cameroon Education for All Network (CEFAN). Et pour lutter efficacement contre ce fléau elle suggère de mener des actions de prévention en corsant davantage les textes juridiques existants en veillant à leur application. Elle demande aussi de veiller à plus d’équité, plus d’égalité, d’apporter du soutien aux victimes, d’engager les jeunes filles et les jeunes garçons au respect mutuel et revoir certains volets de nos cultures.

En 2018, l’INS a indiqué dans la « Note de politique violences basées sur le genre au Cameroun ampleur et défis » que 2% de femmes ont subi leur première violence sexuelle avant d’atteindre l’âge exact de 15 ans, 6% de femmes avant l’âge exact de 18 ans.

Mélanie Ambombo

Mots – clés :

Abus sexuels

Violence

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