Accident de la route : Plus de 3 mille cas enregistrés au premier semestre 2024

Accident de la route au Cameroun
Ces statistiques publiées par le par le ministre de l’Administration territoriale remettent au gout du jour, la problématique de l’état des routes au Cameroun . Les experts proposent aussi dans le domaine opérationnel, de revoir la formation des conducteurs et l’obtention de leur permis de conduire.
Sept morts calcinés dans un accident. C’est le bilan enregistré le 16 juillet 2024 au cours du drame qui a embrasé un car de transport interurbain sur la route reliant Maroua à Maga dans la région de l’Extrême-Nord . Le même jour dans la région du Sud-Ouest, un chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule avant de foncer sur des commerçants qui déchargeaient leurs marchandises d’un tricycle au lieudit « Great Soppo Market ». Violemment percutés, deux commerçants ont succombé à leurs blessures
Ces neuf morts enregistrés en deux jours viennent ainsi rallonger la liste des personnes qui ont péri sur les routes camerounaises depuis le début de l’année en cours. Des accidents de la circulation dont le bilan au cours du premier semestre de 2024 est très effrayant à en croire le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji.
Citant les différentes données obtenues de diverses unités de police et de gendarmerie, il a au cours de la récente conférence semestrielle des gouverneurs de région affirmé que le Cameroun a enregistré 3 400 accidents de la route, ayant fait 256 morts et 254 blessés. Données que ne réfute pas une source au ministère des Transports. Celle qui confesse ne pas avoir les données exactes à son niveau explique : « C’est normal que le Minat ait ces chiffres en sa possession. Il peut les avoir par la gendarmerie nationale, la police et les hôpitaux car c’est un ministère qui a un caractère régalien. »
Des accidents de la route qui, d’après une alerte de Securoute publiée sur les réseaux sociaux en 2022, font perdre en moyenne 200 milliards F Cfa par an à l’Etat du Cameroun. « Je confirme ces chiffres en hausse car les pertes en accidents représentent 2,2% du Pib du Cameroun. Et si vous le calculez, nous sommes au-dessus de 200 milliards F Cfa », affirme l’ingénieur en sécurité routière, Martial Manfred Missimkim.
Pour lutter contre ces accidents, Martial Manfred Missimkim, propose une organisation structurelle. « Nous avons des organisations gouvernementales et administrations en charges des accidents qui ne fonctionnent pas de manière synergique . Il n’y a pas un organe qui couvre leur fonctionnement. Aussi, les lois ne sont pas complètes et celles qui existent ne sont pas appliquées et les personnes chargées de le faire sont éparpillées dans différents ministères. Il devrait avoir un corps en tenue spécialisée pour la circulation routière » ; dit-il.
A cela, cet ingénieur en sécurité routière ajoute qu’il faut aussi une politique d’intégration de tous les acteurs dans la lutte contre les accidents. Dans le domaine opérationnel, il propose de revoir la formation des conducteurs et l’obtention de leur permis de conduire. « Il faut un contrôle rigoureux, efficace et efficient de tous les véhicules en circulation et au niveau de la route il faut un niveau de service acceptable pour limiter les erreurs humaines . Pour éviter que ce qui ne respectent pas la route puissent se tuer et tuer les autres, il revient aux constructeurs dans un pays de faire des routes sécurisées, avoir une signalisation conséquente et que tous les deux ans, on puisse inspecter les routes pour voir ce qu’on doit corriger afin de donner un niveau de service acceptable », conclut Martial Manfred Missimkim
Il est à rappeler que le ministre des Transports a lancé le 5 juin 2024, dans les dix régions du pays, une campagne de prévention routière.
Mélanie Ambombo







