Agropastoral : Moins de 1 000 producteurs ont accès aux crédits à l’Est

Sur environ 6000 organisations paysannes que compte cette région, moins de 10% obtiennent des crédits auprès des institutions financières Producteurs qui ont accès aux crédits agropastoral.

Dans la région de l’Est, le gros problème des producteurs agropastoraux reste l’enclavement des pistes agricoles et l’accès aux financements. « L’Etat doit vraiment investir dans le secteur agropastoral pour booster la production en mettant en place des structures qui vont nous octroyer des crédits », pense Rufin Nkopea Gouotoli, délégué du Gic Benahessalaga à Yokadouma. Selon cet agriculteur, « la plupart des banques exigent des garanties que le producteur ne peut pas toujours avoir. Et c’est la raison pour laquelle moins de 10%, sur plus de 6000 organisations des producteurs que nous sommes à l’Est obtiennent des crédits agricoles ».

Une exigence justifiée, selon Richard Bekolo, responsable d’une institution financière à Bertoua, qui souligne que très peu de producteurs présentent des garanties suffisantes. « cette hésitation des institutions financières à financer les producteurs agropastoraux est parfois liée au fait que très peu présentent des garanties suffisantes. Si je prends le cas de l’agriculture par exemple, c’est une activité économique risquée parce qu’elle est soumise aux aléas de la nature. Il suffit juste que les conditions climatiques soient défavorables, et toute la récolte de l’année peut être perdue. C’est donc ces risques qui pèsent sur la production qui expliquent en grande partie cette réticence des banques et des institutions de microfinance à prêter de l’argent aux agriculteurs ».

Face à ces défis financiers, 21 organisations des producteurs agropastoraux ont reçu des chèques d’une valeur de 58.600.281 F Cfa le 03 mars 2023 à Bertoua. Lesdits financements leur ont été accordés par le Programme de consolidation et de pérennisation du conseil agropastoral (PCP-Acefa) dans l’optique de booster l’agriculture et l’élevage.

11 projets d’un montant global de 29.204.622 F Cfa ont été sélectionnés dans le département de la Boumba-et-Ngoko et 10 projets de 29.395.659 F Cfa dans le département de la Kadey. « Ce financement va nous permettre de produire le manioc en quantité pour la consommation locale », a indiqué Rufin NKopae Gouotoli.

Pour Georges Sila Miasse, délégué du Gic Main dans la main du quartier paradis à Yokadouma, il sera question d’entamer un projet avicole. « Nous allons acheter des alevins et des produits phytosanitaires qui nous manquaient pour développer l’aviculture », dit-il. Tandis que Thérèse Kamba Djadoti, présidente du Gic Bomesae et ses membres vont étendre leur bananeraie de 04 hectares et acheter une moto-tricycle pour écouler leur production dans les différents marchés de la Kadey.

Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est