Cameroun : 48 enfants sur 100 sont enregistrés à la naissance dans les zones rurales

Cameroun : 48 enfants sur 100 sont enregistrés à la naissance dans les zones rurales

naissance zones ruralesUn sondage d’opinion réalisé en septembre 2019, dans quatre régions du pays, dans le cadre du programme d’appui à la citoyenneté active (PROCIVIS) montre que les taux les plus faibles sont enregistrés à l’Extrême-Nord (55%) et au Sud-Ouest (42%).

L’état-civil est un vrai casse-tête pour ceux qui s’en occupent au Cameroun. Ils font face au désintérêt des populations dont l‘attitude provoque un faible taux d’enregistrement des faits d’état-civil. Les chiffres de l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) publiés en 2014 naissance zones ruralesfont état de 66 % de naissances naissance zones ruralesd’enfants enregistrées sur l’ensemble du territoire national. Le Bureau national de l’état-civil (BUNEC) dénombre à peine 10 décès sur 100 déclarés.

naissance zones rurales Un sondage d’opinion réalisé en septembre 2019, dans quatre régions du pays

Lors de l’atelier organisé le 28 janvier 2020 par le programme de la coopération Cameroun-Union Européenne, PROCIVIS (Programme d’appui à la citoyenneté active), l’on a appris de Joseph Nsibeuweula, l’un des responsables du programme, que dans les zones rurales, 48 enfants sur 100 sont enregistrés à la naissance, contre 81% dans les zones urbaines. Ces données sont issues du sondage d’opinion, réalisé de juin à septembre 2019, dans quatre régions du pays par Agora Consulting. Pour ce qui concerne les régions, 82% des naissances sont déclarées dans le Littoral. Les taux naissance zones ruralesles plus faibles sont enregistrés à l’Extrême-Nord (55%) et le Sud-Ouest (42%). Ceci entraîne des conséquences néfastes pour ceux des enfants qui n’en bénéficient pas. Ils ne peuvent par exemple pas franchir un certain niveau d’études ou prétendre appartenir officiellement à une communauté.

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Des actes de naissance établis graduitement pour certains enfants dans le besoin

Communication

Beaucoup de facteurs expliquent les taux très bas d’enregistrement des faits d’état-civil au Cameroun. L’ignorance des délais de déclaration de décès ou de naissances par les populations, la distance entre le lieu de résidence et le centre d’état-civil sont parmi les motifs qui reviennent lorsque l’on cherche à comprendre. D’autre part, le sondage d’opinion effectué auprès des acteurs de l’état-civil dans les régions de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Sud-Ouestnaissance zones rurales et du Centre du Cameroun par Agora Consulting apporte beaucoup d’autres informations ou explications.

Par exemple 58,1% des acteurs interrogés déclarent n’avoir aucune connaissance des textes nationaux relatifs à l’enregistrement des faits d’état-civil. 34% ne savent pas où reconnaître un enfant né hors mariage. 44% des ménages ne savent pas où se rendre pour obtenir un jugement supplétif d’acte d’état-civil. 40% ne connaissent pas le délai de déclaration des naissances. Des chiffres suffisamment alarmants qui amènent à concevoir des actions dans l’optique d’intéresser plus de monde aux faits d’état-civil.

naissance zones rurales dans le cadre du programme d’appui à la citoyenneté active (PROCIVIS)

Depuis 2007, le gouvernement camerounais a mis en place un programme de réhabilitation de l’Etat-civil soutenu par la coopération française. Il a prescrit pour accompagner naissance zones ruralesl’action des organisations de la société civile « l’élaboration d’une stratégie de communication nationale naissance zones ruralesvisant à briser les barrières et les préjugés sur les déclarations de naissance, de mariage et de décès », a indiqué l’expert d’état-civil du PROCIVIS, Joseph Nsibeuweula, au cours de l’atelier de Douala. Il a ajouté que c’est une campagne qui se veut alimenter par des messages clairs et ciblés, susceptibles de déclencher et denaissance zones rurales maintenir un intérêt constant en faveur de l’état-civil. L’idée étant de faire ressortir, à partir dudit sondage les sujets et types d’actions de communication susceptibles d’inspirer le contenu des messages-clés des supports des médias de la campagne nationale à concevoir dans le cadre de la stratégie de communication gouvernementale sur l’état-civil.

Pour ce faire, les médias, hommes naissance zones ruralesde médias, responsables de la communication du BUNEC et de certains ministères sont mis à contribution. Agora Consulting pour sa part propose des campagnes de masse et affichage à l’intention des ménages. Pour les campagnes de masse l’enquêteur propose de requérir les services des naissance zones ruralesstations de radios, des chaînes de télévision, des crieurs publics et des relais communautaires. Il suggère aussi des ateliers de formation pour les personnels des services d’état-civil. Car a-t-il constaté, au moins 75% de ces agents ont une très faible connaissance de la réglementation nationale et internationale en matière d’état-civil.

Pierre Arnaud Ntchapda

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