Cameroun : la méningite moins virulente en 2024
Avec seulement 16 morts en 2024 contre 46 en 2023, aucun district n’a atteint le seuil épidémique au Cameroun, même si 05 districts de santé ont franchi le seuil d’alerte. Une bonne nouvelle pour le pays classé dans la Ceinture africaine de la méningite.
En quatre ans, c’est la première fois que les cas suspects de méningite sont inférieurs à 1000, faisant moins de 20 morts. En réalité au cours de l’année 2024, 820 cas suspects de méningite dont 16 décès ont été enregistrés pour un taux de létalité de 2%, rapporte le Ministère de la Santé publique dans le Bulletin épidémiologique du Cameroun (Bec) de 2024.
Pourtant, durant toute l’année 2023, c’est 1124 cas suspects qui ont été déclarés pour 46 décès, avec un taux de létalité de 4,1%. En 2022, 24 districts de santé ont franchi le seuil d’alerte au moins une fois, pour 1473 cas suspects dont 49 décès pour un taux de létalité de 3,3%. En 2021, c’était 1 053 cas suspects avec 35 décès.
Alors que le seuil épidémique a été franchi en 2023, en 2024, aucun district n’a atteint ledit seuil. Une bonne nouvelle pour le Cameroun qui avec d’autres pays de la zone semi-aride de l’Afrique subsaharienne, sont désignés sous le nom de « ceinture africaine de la méningite » à cause de leur confrontation régulière aux épidémies de méningite, occasionnant de nombreux cas de décès. Cependant 05 districts de santé ont franchi le seuil d’alerte (Mfou, Mbandjock, Bamendjou. Moloundou et Kette). Les régions ayant notifié le plus de cas sont celles du Centre (25%), de l’Ouest (13,6%) et de l’Extrême-Nord (13%).
« Cette légère amélioration peut-être attribuer à une amélioration dans la surveillance épidémiologique et de la confirmation en laboratoire. L’année dernière par exemple, le Minsanté a informé que plus de 789 échantillons de liquide Céphalo-rachidien ont été analysés au Centre Pasteur du Cameroun et 31 positifs à la culture. Les germes identifiés étaient le Streptococcus pneumoniae (5/31), l’Haemophilus influenzae (1/31) et d’autres germes (Streptoccocus neofarmans, Klebsiella pneumoniae, etc) », explique Dr Paul Tassé, médecin généraliste.
Ce médecin généraliste impute également la chute des cas suspects de méningite à l’introduction du vaccin contre les méningocoques dans le programme national de vaccination de routine et une amélioration de la prise en charge des cas.
La chaleur étant une période à haut risque de la méningite, le Dr Paul Tassé recommande d’intensifier la sensibilisation des populations pendant cette période. Il préconise aussi de préparer la riposte en constituant un stock de vaccins et de traitements de prise en charge. Il faut également améliorer la surveillance épidémiologique qui nécessite une détection précoce des cas, un renforcement du plateau techniques des laboratoires d’analyse pour des résultats rapides et fiables et le renforcement de la vaccination systématique.
Mélanie Ambombo







