Cet investissement permettra de produire des bobines de tôles d’aluminium et d’acier prélaquées et de fabriquer des câbles électriques à base de fil de cuivre, d’ici le début de l’année 2025.  Un projet qui selon le Dr Barja Youmssi, expert en mines et pétrole, n’améliora pas le quotidien du camerounais Lambda.

Un complexe industriel composé d’une usine de production de bobines de tôles d’aluminium et d’acier prélaquées et de fabrication de câbles électriques à base de fil de cuivre, sera construit d’ici le début de l’année 2025 au Cameroun. Cet investissement de 88 milliards F Cfa sera implanté dans la zone industrielle du quartier Bassa à Douala, région du Littoral pour une entrée en fonction au premier trimestre 2027.

A cet effet, un protocole d’accord d’investissement et un contrat commercial ont été signés le 13 août 2024 entre Proalu SA et l’Etat du Cameroun. Avec environ 1500 emplois, dont 450 emplois directs à pourvoir, ce complexe à construire par Proalu SA produira par an 30.000 tonnes de bobines d’aluminium, 30.000 tonnes de prélaquées en aluminium et en acier, ainsi que d’autres produits dérivés. A cet effet, le complexe s’approvisionnera exclusivement en aluminium auprès d’Alucam.

« C’est de la politique … Proalu basée en Tunisie, est la maison mère de Prometal que je ne vois pas en train de tenir à sa promesse. Oui ils ont déjà 4 usines métallurgiques dans la zone industrielle à Douala mais tout ce qu’on cite comme retombées je n’y crois pas », tranche l’expert en pétrole et mines, Dr Bareja Youmssi.

Pour sa part, l’économiste Dr Célestin Tchacounté, économiste, pense qu’il y aura effectivement des retombées positives, « probablement pas aux niveaux annoncés », relativise-t-il. Avant de caricaturer : « en général, ce genre d’études exagère souvent les retombées positives. C’est comme lorsque vous voulez marier une fille, on la maquille pour faire disparaître ses défauts. »

Au sujet des câbles électriques, 8000 tonnes seront produits soit 2000 en aluminium avec et sans Pvc et 6.000 pour les produits en cuivre. Une partie de la matière première sera importée à cause de la production locale insuffisante. « Le Cameroun ne produit pas de cuivre de ce fait, la totalité du cuivre nécessaire pour la fabrication de câbles électriques sera importée », souligne Dr Bareja Youmssi.

Une importation de la matière première qui selon Dr Célestin Tchacounté va favoriser la transformation sur place. « La clé de l’enrichissement d’un pays n’est pas dans les matières premières mais dans la transformation et donc dans l’industrialisation. Pour caricaturer on dit souvent que l’Asie n’a rien mais elle transforme tout alors que l’Afrique a tout mais ne transforme rien. En définitive, ce sera toujours une bonne chose de faire de la transformation ; encore que nous sommes très en retard dans ce domaine », dit-il.

D’après les clauses de ce projet, l’Etat de son côté devrait encaisser environ 6,3 milliards F Cfa de Tva par an avec 4 milliards F Cfa de valeur ajoutée envisagés annuellement.   Le projet qui s’inscrit en droite ligne avec la politique d’import-substitution, contribuera selon les autorités camerounaises à réduire le déficit de la balance commerciale.  « On parle de réduction de la balance commerciale du Cameroun à hauteur de 27 milliards F Cfa. C’est encore de la démagogie comme les 10 milliards F Cfa de taxes et impôts à collecter annuellement par l’Etat. », soutient Bareja Youmssi.

Mélanie Ambombo