Covid-19 : Plus de 1,37 million d’enfants privés du vaccin de BCG en Afrique
la vaccination d'un enfant

Selon l’OMS Afrique, les perturbations liées à la Covid-19 sur les services de santé ont empêché ces enfants de bénéficier du vaccin Bacille Calmette-Guerin (BCG) qui protège de la tuberculose sur le continent.

Dans une étude préliminaire publiée le 5 novembre 2020, le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique relève que la pandémie de Covid-19 a porté un coup sévère à des services de santé essentiels, faisant craindre l’aggravation de certains des principaux problèmes sanitaires du continent.

En effet, indique ce rapport, en mai, juin et juillet, période à laquelle de nombreux pays ont dû imposer des restrictions de mouvements et d’autres mesures sociales et de santé publique afin de contenir la propagation de la Covid-19, les prestations de services dans les cinq domaines étudiés ont chuté en moyenne de plus de 50% dans les 14 pays ayant fait l’objet de l’étude par rapport à la même période en 2019.

A cause de cette pandémie, le continent africain a enregistré des cas supplémentaires d’enfants   privés du vaccin Bacille Calmette-Guerin (BCG) qui protège de la tuberculose. Plus de 1,37 million d’enfants supplémentaires n’ont pas été vaccinés au cours de cette période. De même, 1,32 million d’enfants supplémentaires, âgés de moins d’un an, n’ont pas eu la première dose de vaccin contre la rougeole entre janvier et août 2020, en comparaison de la même période en 2019. Des compagnes d’immunisation contre la rougeole, la tuberculose, la fièvre jaune, la polio et d’autres maladies ont été repoussées dans au moins 15 pays africains cette année. L’introduction de nouveaux vaccins a été suspendue et plusieurs pays ont enregistré des ruptures de stocks de vaccins.

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« La pandémie de Covid-19 a eu des retombées indirectes et dangereuses pour la santé en Afrique. Dans la mesure où les ressources de santé sont fortement concentrées sur la Covid-19, à quoi s’ajoutent la peur et les restrictions affectant le quotidien des gens, les populations vulnérables font face à un risque croissant de passer entre les mailles du filet », a affirmé Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Avant la Covid-19, souligne l’Oms, la mortalité maternelle en Afrique Sub-saharienne était à un niveau inacceptable, représentant environ les deux tiers des décès maternels dans le monde en 2017. Des données préliminaires indiquent que la Covid-19 va probablement exacerber les défis sanitaires auxquels les femmes font face et une nouvelle analyse révèle que les accouchements en présence de personnel qualifié ont chuté dans les 14 pays.

Face à cette dégradation des prestations sanitaires, l’Oms recommande aux pays d’alléger les restrictions, et de mettre rapidement en place des campagnes de vaccination de rattrapage. « Plus un grand nombre d’enfants reste sans protection face à la rougeole et d’autres maladies infantiles, plus il devient possible de voir des flambées mortelles se déclarer et tuer davantage que la Covid-19 », alerte Dr Moeti. L’OMS a aussi fourni aux pays des conseils sur la façon de garantir la continuité d’autres services de santé essentiels en optimisant les paramètres de prestation de ces services, en redistribuant les moyens attribués aux personnels de santé et en proposant des manières d’assurer un approvisionnement continu en médicaments et autres biens de santé.

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Marie Louise MAMGUE

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