Crise alimentaire : Le Nord-Ouest et le Sud -Ouest toujours menacés

Famine Early Warning Systems Network rapporte dans son rapport de juillet 2024, que ces régions connaitront un épuisement précoce des stocks alimentaires à partir d’octobre 2024. L’ingénieur de conception en industrie agricole et alimentaire, Mohamed Foupouapouognigni, propose à l’Etat de renforcer les capacités de la communauté sur la gestion des questions de sécurité.
Confrontées depuis 2016 à une crise socio-politique, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun sont toujours sous la menace d’une crise alimentaire. Une crise alimentaire que Mohamed Foupouapounmgnigni, ingénieur de conception en génie agricole et alimentaire décrit comme étant une situation irréversible en zone de crise. Il poursuit en indiquant que dans ce contexte, l’économie devient difficile parce que tout augmente et se raréfie.
Cette crise alimentaire se confirme dans la publication de juillet 2024, du Famine Early Warning Systems Network (Fews Net), où il est clairement dit que dans les divisions éloignées et peu sûres comme le Lebialem, la Momo et la Menchum, la production agricole (de Juillet 2024, Ndlr) a été nettement inférieure à celle des années précédant le conflit, en raison d’une diminution importante des superficies cultivées. A cet effet, ce réseau des système d’alerte prédit qu’ : « à partir d’octobre 2024, l’épuisement précoce des stocks alimentaires dû à des années consécutives de production inférieure à la moyenne en raison des conflits entraînera des résultats de crise au niveau de la zone dans l’ensemble des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest jusqu’en janvier 2025. »

Et pour faire face à des prix alimentaires supérieurs à la moyenne, le Fews Net annonce que les ménages touchés par le conflit dans ces régions tenteront d’atténuer leurs écarts de consommation alimentaire en achetant de la nourriture à crédit ou en vendant les biens restants. Une petite proportion de la population est susceptible d’être confrontée à des résultats d’urgence.
Des extrémités que le Cameroun peut encore éviter d’atteindre selon l’ingénieur de conception en génie agricole et alimentaire, Mohamed Foupouapouognigni. Pour ce faire, il va falloir dans un premier temps, renforcer les capacités de la communauté sur la gestion des questions de sécurité dans les zones en crise, leur apporter un soutien psychologique afin de les amener à ne pas abandonner les champs. « Il faut les encourager à aller vers les cultures pérennes et non celles à cycle court, tels que les arbres fruitiers parce que même s’il y a une guerre, c’est difficile que ce genre de culture soit attaquée et là ils sont sûr d’avoir à leur disposition une quantité d’aliments. Il faut agir sur les couches les plus vulnérables en leur apportant de l’aide qui peut être constituée de semences, de formations et de nourriture », suggère Mohamed Foupouapouognigni.
Et pour apporter une aide continue aux populations de ces deux régions en crise, il propose à l’Etat du Cameroun d’évaluer et suivre les actions qui seront menées, de définir les couches vulnérables, de voir leurs manquements et chercher à les combler. « Il ne s’agit pas seulement de donner de l’argent, mais aussi d’apporter des semences et les intrants, de trouver une zone où ils pourront cultiver sans problème et en sécurité. »
Mélanie Ambombo







