Ces décès ont été enregistrés autour de 190 incidents environ, selon Human Rights Watch, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui subissent depuis 2016, une crise sécuritaire.

En dépit des débuts de pourparlers de paix initiés le 16 juin 2020 entre le gouvernement et les dirigeants séparatistes, la violence continue de faire des victimes dans les régions du Nord-Ouest et de Sud-Ouest Cameroun. Celles-ci sont en proie à une crise sécuritaire depuis 2016. L’ONG Human Rights Watch (HRW) estime dans une publication sur son site, le 27 juillet 2020, que depuis janvier 2020, au moins 285 civils ont été tués lors de 190 incidents environ dans ces deux régions anglophones. Cette violence, déplore cette Ong, a aussi provoqué le déplacement les deux derniers mois, de dizaine de milliers de personnes, qui s’ajoutent aux centaines de milliers d’autres qui ont fui leurs foyers depuis le début du conflit fin 2016.

Parmi les victimes de ces crimes, le personnel soignant, les travailleurs humanitaires, les enseignants et autres.  Les forces de sécurité et les séparatistes armés ont à plusieurs reprises, renseigne HRW, chacun de leur côté, attaqué des hôpitaux et le personnel soignant.  Le 6 juillet, des séparatistes ont tué un agent de santé communautaire travaillant pour Médecins sans frontières dans la région du Sud-Ouest qu’ils accusaient de collaborer avec l’armée. « HRW a interrogé par téléphone 20 victimes et témoins de violations des droits humains par des séparatistes armés et membres des forces gouvernementales entre la mi-mai et le début du mois de juin, et 15 membres de familles de victimes, habitants des régions anglophones, médecins et membres de la société civile. HRW a également examiné des photographies et des enregistrements vidéo corroborant les témoignages de ces témoins », assure cette ONG.

Face à ces exactions, cette organisation a appelé à ce que des sanctions ciblées soient appliquées contre les membres des forces armées et des groupes séparatistes responsables de graves abus dans les régions anglophones. « Les pourparlers entre gouvernement et dirigeants séparatistes devraient tenir compte du respect des droits humains et de la recherche des responsabilités pour ces abus. Toutes les parties qui participent aux pourparlers devraient s’engager publiquement à mettre immédiatement fin aux abus contre les civils et à garantir l’accès à des voies de recours efficaces pour les victimes de ces abus », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale chez HRW.

Pour cette organisation, les partenaires internationaux du Cameroun et le Conseil de sécurité de l’ONU devraient aider les civils des régions anglophones qui sont quotidiennement confrontés à la violence, et exiger que les forces gouvernementales et les séparatistes cessent leurs attaques contre des cibles civiles. Elle recommande également que des sanctions ciblées, notamment des interdictions de voyager et des gels d’avoir, soient imposés aux dirigeants séparatistes responsables d’abus et que des mesures similaires soit envisagées pour les membres des forces gouvernementales qui se rendent responsables d’abus.

Marie Louise MAMGUE

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.