Des attentats, kidnappings avec demande de rançon, assassinats, recrutement forcé des jeunes dans les forces séparatistes, sont entre autres fardeaux, rapporte   The CHRDA, que les leaders séparatistes imposent au quotidien, aux habitants des régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, en proie à une crise sécuritaire depuis 2016.

Le vendredi 24 juillet, des combattants séparatistes armés sous la conduite de leur chef de groupe, connu sous le nom de « Red Dragons », ont attaqué le marché du village d’Essoh-Attah dans le département de Lebialem dans la région du Sud-Ouest.  The Centre for Human Rights and Democracy in Africa (CHRDA), indique dans un rapport publié le 12 août 2020, sur les atrocités contre les civils perpétrées par des groupes armés séparatistes entre mai et août 2020, qu’ils ont rassemblé près de 80 garçons qu’ils ont contraint à rejoindre leur troupe comme soldats.

Des scènes comme celle-ci, font partie des atrocités infligées au quotidien aux civiles des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, secouées par une crise sécuritaire depuis 2016.  Selon cette organisation de la société civile qui milite pour la promotion et l’application des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique, ces groupes armés sécessionnistes continuent de perpétrer des actes de violence contre des civils, malgré les appels du secrétaire général des Nations Unies à un cessez-le-feu.

Entre mi-mai et début août 2020, le CHRDA a documenté de nombreux cas de violence commis contre des civils par ces troupes dans les deux régions. En plus de recruter de force des civils, ils mènent également des attaques meurtrières contre les militaires dans les zones résidentielles civiles.

Leurs victimes se recrutent dans tous les corps sociaux.  Même les travailleurs humanitaires ne sont pas épargnés. Le cas le plus récent est l’enlèvement et l’assassinat le 7 août dernier, de Tanjoh Christopher, un agent de terrain de l’Ong COMINSUD.  Au rang de ces victimes, de nombreuses femmes qui ont subi des morts atroces, qui ont été filmées et diffusées sur les réseaux sociaux.

Le mardi 11 août 2020, ces combattants séparatistes ont décapité une mère de quatre enfants, âgée de 35 ans à Muyuka, dans le département de Fako, dans le Sud-Ouest. Son corps a été jeté au milieu de la route. La victime est accusée d’être une espionne (« blackleg ») pour l’armée camerounaise. Ceci, parce qu’elle a passé le week-end avec un soldat, un acte considéré par les combattants séparatistes comme une trahison. Cet incident a été enregistré et diffusé sur les réseaux sociaux. A en croire cette organisation, de nombreux cas de violence à l’égard des femmes, attribuées à l’armée séparatiste, sont enregistrées dans les zones en crise en particulier dans les communautés rurales.

Tout en condamnant cet acte, le CHRDA appelle les parties à s’abstenir de telles attaques et à respecter les principes du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire. Il rappelle que les Conventions de Genève de 1949 obligent également les parties au conflit à distinguer à tout moment la population civile des combattants, ainsi que les biens civils des objectifs militaires. « Toute attaque dirigée contre des civils constitue un crime de guerre et les auteurs devront faire face à la loi », relève cette organisation.

Marie Louise MAMGUE

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