Crise humanitaire : Plus d’un million de déplacés internes dans le besoin au Cameroun

Selon le Rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés, le pays du fait des trois crises qu’il traverse depuis plusieurs années est en tête de liste des pays où les crises de déplacement sont les plus négligées dans le monde.

A Bambalang, petit village situé à environ trois heures de route de Bamenda dans la région du Nord-Ouest, le jour s’est une fois de plus levé pour Maria Nkwen et ses cinq enfants. Cette déplacée interne qui est partie de Bamunka fuyant les attaques des séparatistes qui sévissent dans les régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NoSo) du Cameroun, peine à joindre les deux bouts. « Ça fait longtemps que nous ne mangeons plus à notre faim. Nous nous débrouillons du mieux que nous pouvons sans aucune aide », témoigne cette mère.

Maria fait partie de ces nombreux  camerounais déplacés internes qui ont fui l’insécurité dans certaines régions du Cameroun.  En proie à trois crises depuis plusieurs années, notamment avec les groupes armés dans le bassin du lac Tchad, la crise socio-politique dans le NoSo, et l’instabilité à l’Est du fait de l’intrusion des groupes rebelles armés venus de la République Centrafricaine, le pays vit aujourd’hui une crise humanitaire négligée.

Une situation qui fait du Cameroun le pays où les crises de déplacement sont les plus négligées dans le monde, selon le Conseil norvégien pour les réfugiés (Nrc). Sur les 10 pays cités dans ce rapport, huit sont en Afrique et le Cameroun est suivi de l’Ethiopie, du Mozambique, du Burkina Faso, du Mali et de l’Ouganda entre autres.

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Selon le Nrc, 3,4 millions de personnes avaient un besoin urgent d’aide et de protection en 2024. Parmi elles, plus de 1,1 million de déplacées internes ont été contraintes de tout abandonner pour leur survie. Tandis que près d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile cherchant à se mettre en sécurité dans le pays sont restés dans l’incertitude.

Pami les personnes déplacées internes, environ 70 % vivaient en dehors des camps officiels, souvent sur des lopins de terres excentrés, sans avoir le droit d’en jouir et sans protection juridique.  On note également les tensions liées aux ressources limitées, au manque de documents d’état civil essentiels et à l’accès restreint aux services sociaux de base ont plongé des communautaires entières dans la misère. Aussi, la faim a-t-elle explosé, exposant au moins 2,8 millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë, accentuée par les conflits et les chocs climatiques

Pourtant, cette crise reste négligée.  Le manque de financement humanitaire, la faible couverture médiatique et l’absence d’engagement politique et diplomatique, condamnent le Cameroun à l’oubli.

Bien qu’une formule identique ne soit pas adaptée à toutes les crises de déplacement négligées détaillées par le Nrc, des recommandations incluant l’allocation d’un financement et le renforcement d’un leadership humanitaire ont été formulées. « Pour sortir de cette spirale, il faut une approche intégrée intégrant : résolutions des conflits, réformes économiques, renforcement institutionnel et inclusion social », suggère Maryline Ndomo, agent humanitaire.

Mélanie Ambombo

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