Diabète : Vers la création d’une école de santé publique spécialisée
Le Dr Martin Ekoumou, médecin-chercheur et universitaire, sollicite le soutien du ministère de la Santé publique, pour la mise en œuvre de ses recherches innovantes dans la prévention du diabète et ses complications au Cameroun.
En 2023, le Cameroun comptait environ 2,5 millions de malades diabétiques, soit une prévalence qui variait entre 6 et 8% (adultes et enfants), a relevé le ministre de la Santé publique ( Minsanté), Manaouda Malachie. En plus de ce taux de prévalence, a-t-il observé pour le déplorer, près de 80% de la population camerounaise ignore leur statut diabétique.
Il est donc important d’agir, pour faire face à cette maladie qui fait partie des quatre principales maladies non transmissibles, qui causent le plus grand nombre de décès prématuré et d’invalidité au Cameroun, selon le Minsanté. La prévention du diabète et de ses complications, reste donc, souligne Dr Martin Akoumou, médecin-chercheur, un enjeu sanitaire majeur. Grâce à ses travaux, qui allient approche scientifique et sensibilisation communautaire, il ambitionne de réduire l’incidence de cette maladie chronique au Cameroun.
Une action qui selon lui passe par la création d’une école de santé publique dans la ville de Nanga Eboko, située dans le département de la Haute Sanaga. Cette initiative, qui s’inscrit dans une perspective de renforcement des capacités locales, viendra s’ajouter aux onze cliniques spécialisées dans la prise en charge du diabète, déjà existantes.
« Une école de Santé publique peut former des professionnels de santé dans la prévention et la gestion du diabète. A travers la recherche, elle pourra permettre de mieux comprendre les facteurs à risque du diabète et développer des stratégies efficaces pour la prévention et la gestion de la maladie », affirme le Dr Joseph Tassé, médecin généraliste. Il indique que le projet pourra aussi servir à sensibiliser et éduquer les populations sur les facteurs à risque du diabète et les moyens de prévention.
« Elle pourra aussi aider à développer des programmes de prévention du diabète qui ciblent les populations à risque. Une école de Santé publique peut développer des partenariats avec les communautés pour mieux comprendre leurs besoins et développer des programmes de prévention adaptés à leurs besoins », dit-il.
D’après le Dr Line Claudette Mengue, un autre médecin généraliste, le diabète résiste au Cameroun à cause du manque d’accès aux soins de santé, d’éducation et de sensibilisation sur la maladie et ses facteurs à risque. Elle note aussi, la transition vers une alimentation plus occidentalisée et riche en sucre et en graisses qui peut contribuer à l’augmentation des taux de diabète au Cameroun, la sédentarité et entre autres le manque de ressources. « Le Cameroun étant un pays à revenu intermédiaire, il peut y avoir un manque de ressources pour financer les programmes de prévention et de traitement du diabète », ajoute le Dr Line Claudette Mengue. Selon ce médecin, une lutte efficacement contre cette maladie passe par l’élaboration d’une stratégie efficace de prévention et de traitement du diabète.
Mélanie Ambombo







