Don de sang : Le Cameroun en pénurie permanente
La pénurie permanente du Don de sang au Cameroun
Avec une demande nationale en transfusion sanguine estimée à 400 mille poches de sang par an, le pays à travers le Centre national de transfusion sanguine, a pensé au Fonds de solidarité projet innovant rapide (Fspi-R) pour combler le gab d’ici fin 2025 .
Au Cameroun, les besoins nationaux annuels en transfusion sanguine sont estimés à 400 mille poches de sang. Une demande difficile à satisfaire. En 2023 au cours de la célébration de la journée mondiale du don de sang, le ministre de la Santé publique (Minsante), Manaouda Malachie, a indiqué que seulement 147 034 poches de sang ont été collectées par les 473 formations sanitaires du Cameroun et le Centre national de transfusion sanguine (Cnts). Soit un taux de couverture des besoins estimé à 36,75%.
Une pénurie qui dure depuis plusieurs années selon le Minsanté. En 2019, 103 359 poches de sang ont été collectées, 99.850 en 2020 et 140.207 en 2021. Une pénurie permanente qui fait dire au Cnts que la transfusion sanguine est un problème majeur du système de santé camerounais.
C’est fort de ce constat, que le Cnts dans son DocuAvec une demande nationale en transfusion sanguine estimée à 400 mille poches de sang par an, le pays à travers le Centre national de transfusion sanguine, a pensé au Fonds de solidarité projet innovant rapide (Fspi-R) pour combler le gab d’ici fin 2025 .ment d’orientations stratégiques de son action pour la période 2023-2025 s’est engagé à garantir d’ici 2025, la sécurité, l’accessibilité et la disponibilité des produits de qualité afin de couvrir au moins 60% des besoins. Une mission qui passe par la mise en place d’une stratégie de recrutement des donneurs de sang de manière à obtenir 30% de donneurs bénévoles, volontaires et non rémunérés d’ici fin 2025.
Il a donc été mis sur pied un Fonds de solidarité projet innovant rapide (Fspi-R) visant à répertorier les différents acteurs de la société civile, évaluer leur capacité en termes de gouvernance et d’efficience afin de trouver des solutions au manque important du don de sang au Cameroun. « C’est la 4e session du comité de pilotage de ce projet et le but était d’adopter, de valider le rapport des consultants. Un rapport qui contient les associations œuvrant dans la santé et celles qui s’occupent spécifiquement du don de sang », a expliqué le 24 juillet 2024, le Pr Dora Ngum Shu Mbanya, Directrice générale du Cnts. Cette synergie va ainsi permettre au Cntss d’avoir une cartographie des associations ouvrant dans le don sang et de mutualiser les stratégies sur le don volontaire et bénévole du sang.
« Ce travail en synergie entre le Cnts et les acteurs de la société civile est une très belle initiative car elle va permettre de vulgariser les informations sur le don volontaire du sang. Il ne faut pas perdre de vue que la principale raison pour laquelle les donneurs de sang ne se mobilisent pas est le manque d’informations de la population », confie le Dr Paul Tassé, médecin généraliste.
Au-delà ce manque d’informations, il accuse aussi les conditions d’acceptations car, « certains donneurs réguliers ont une mauvaise expérience lorsqu’une proche avait besoin de sang et qu’on leur a demandé de trouver des donneurs avant de pouvoirs en bénéficier . Cela est très mal perçu par ces derniers car ils estiment avoir le privilège du fait de leur investissement régulier et de fait, ils arrêtent de donner ».
Il poursuit que d’autres ne comprennent pas pourquoi le sang est payant alors que les donneurs l’offrent gratuitement. « Il faut pourvoir tout leur expliquer, vulgariser le mode de fonctionnement des banques de sang en faisant savoir à tout un chacun que pour garantir la sécurité transfusionnelle, les poches de sang doivent-être traitées et ce traitement fait à travers divers tets et analyses coûte cher », conclut-il.
Mélanie Ambombo
